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L’accord sur le nucléaire iranien dans quelques «jours»


Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, le 7 janvier 2016 à Washington. (Photo : AFP)

L’accord historique sur le programme nucléaire iranien devrait commencer à être mis en œuvre dans quelques «jours», a affirmé jeudi le secrétaire d’État américain John Kerry, ce qui déclencherait le début de l’allègement des sanctions américaines contre Téhéran.

Dans un tour d’horizon devant la presse des percées diplomatiques réalisées par les États-Unis en 2015, John Kerry a particulièrement vanté l’accord scellé le 14 juillet à Vienne entre les grandes puissances et l’Iran, un texte «dont on est à (quelques) jours de la mise en œuvre, si tout se déroule bien».

Le ministre américain des Affaires étrangères, qui ne s’était pas exprimé publiquement depuis trois semaines, a précisé qu’il avait une nouvelle fois parlé au téléphone jeudi matin avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

Les deux hommes, dont les gouvernements n’ont pas de relations diplomatiques depuis 1980, sont les principaux artisans de l’accord de Vienne sur le programme nucléaire iranien qui doit garantir que la République islamique chiite ne se dote pas de la bombe atomique, en échange d’une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales.

Ce texte, fruit d’années de tractations acharnées, a été salué comme une avancée majeure en termes de politique de désarmement et de non-prolifération nucléaire, un pilier de la diplomatie du président américain Barack Obama. John Kerry a indiqué que M. Zarif avait exprimé jeudi «l’intention» de Téhéran de «boucler ses obligations pour le jour de la mise en œuvre aussi rapidement que possible».

«Nous nous sommes engagés à faire en sorte d’être prêts à agir ce jour-là et, sans entrer dans les détails, cela pourrait survenir plus tôt» que prévu, a dit le secrétaire d’État en faisant allusion à l’amorce d’un allègement des sanctions américaines contre Téhéran.

John Kerry a encore salué le fait que l’Iran avait transféré le 28 décembre une importante cargaison d’uranium faiblement enrichi vers la Russie, une étape cruciale de l’accord de Vienne. A l’époque, le département d’État avait précisé que cette cargaison convoyée par bateau contenait différents types d’uranium faiblement enrichi, en particulier à 5 et 20%, des déchets métalliques et des plaques de combustible inachevées.

En vertu de l’accord de Vienne, l’Iran s’est engagé à ne pas détenir plus de 300 kg de ce matériau lors de l’entrée en vigueur de l’accord.

Ainsi, Téhéran ne dispose plus d’assez de combustible à enrichir aux niveaux nécessaires pour construire une arme nucléaire, ce qui allonge de ce fait à plus d’un an le «breakout time» (temps nécessaire pour produire suffisamment de matière fissile pour la fabrication d’une bombe atomique).

D’après John Kerry, le transfert opéré le 28 décembre a déjà triplé cette période, passée de deux à trois mois à six à neuf mois. «Dans les prochains jours, nous remplirons notre objectif d’être à plus d’un an du breakout time», a martelé le chef de la diplomatie américaine.

L’entrée en vigueur de l’accord de Vienne sera déterminée par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette agence de l’ONU doit vérifier que l’Iran a rempli toutes ses obligations en la matière, ce qui devrait permettre la levée progressive des sanctions économiques liées à ce programme imposées par les États-Unis et d’autres pays.

AFP/M.R.