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La ville de Gaza prise dans un étau


Israël a annoncé mercredi exiger le retrait du rapport sur lequel l'ONU s'est basé pour déclarer la famine à Gaza. (photo AFP)

Les opérations de l’armée israélienne se poursuivent dans la grande ville palestinienne. Aucun cessez-le-feu n’est en vue.

L’armée israélienne a intensifié mercredi ses opérations autour de la ville de Gaza, avant une réunion à la Maison Blanche sous la présidence de Donald Trump consacrée à des plans d’après-guerre pour le territoire palestinien dévasté. Elle a jugé «inévitable» l’évacuation de la population de cette ville, qu’elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza assiégée et d’où des milliers d’habitants ont déjà fui.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est sous pression croissante, tant en Israël qu’à l’étranger, pour mettre fin à son offensive à Gaza, lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Son cabinet de sécurité a approuvé début août un plan pour s’emparer de Gaza-ville, située dans le nord du territoire palestinien où les quelque deux millions d’habitants ont été déplacés plusieurs fois par la guerre.

Mercredi, l’armée israélienne qui contrôle environ 75 % du territoire, a affirmé que ses troupes «opéraient à la périphérie de Gaza-ville pour localiser et démanteler les sites d’infrastructures terroristes en surface et souterrains». Des habitants du quartier de Zeitoun à Gaza-ville ont fait état de tirs de drones et d’intenses bombardements nocturnes, alors que la Défense civile et des sources hospitalières ont annoncé quatre morts par des tirs israéliens dans le sud du territoire palestinien frappé par la famine selon l’ONU.

«Les avions ont bombardé à plusieurs reprises et des drones ont tiré toute la nuit», a déclaré Tala al-Khatib, 29 ans, au téléphone. «Plusieurs maisons ont été détruites. Nous sommes toujours chez nous, certains voisins ont fui, d’autres sont restés. Mais où que vous fuyiez, la mort vous suit !»

Trump prépare «le jour d’après»

Abdelhamid al-Sayfi, 62 ans, n’est pas sorti de chez lui à Zeitoun depuis mardi. «Nous n’avons ni nourriture ni eau. Quiconque sort est pris pour cible par les drones.» L’ONU estime à près d’un million de personnes la population actuelle du gouvernorat de Gaza qui comprend Gaza-ville et ses environs.

Le ministre de la Défense Israël Katz a menacé de détruire Gaza-ville si le Hamas n’acceptait pas d’être désarmé, de libérer tous les otages et de mettre fin à la guerre selon les conditions d’Israël. Mardi, des dizaines de milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue pour réclamer un accord pour libérer les otages et arrêter la guerre, au moment où était réuni le cabinet de sécurité. «Ça suffit !», a hurlé Silvia Cunio dont les deux fils, Ariel et David, enlevés durant l’attaque du 7-Octobre, sont encore retenus à Gaza.

Après la réunion du cabinet, Benjamin Netanyahu a affirmé: «(…) Nous ne laisserons pas ces monstres (NDLR : le Hamas) là-bas, nous libérerons tous nos otages et nous veillerons à ce que Gaza ne représente plus jamais une menace pour Israël». Le 10 août, il a énuméré les objectifs d’Israël: «premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne».

Alors qu’Israël poursuit son offensive à Gaza, Steve Witkoff, l’émissaire de Donald Trump, a annoncé «une grande réunion à la Maison-Blanche», sous la direction du président, sur l’après-guerre. «Nous élaborons un plan très complet sur le jour d’après» dans le territoire palestinien, a dit Steve Witkoff sans plus de détails.

Donald Trump avait créé la surprise en début d’année en suggérant que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza, en évacuent ses habitants et y construisent des complexes immobiliers. Benjamin Netanyahu avait salué cette proposition, rejetée par plusieurs pays européens et arabes.

La semaine dernière, le Premier ministre israélien avait ordonné l’ouverture immédiate de pourparlers visant à obtenir la libération des otages, tout en persistant sur ses plans pour prendre Gaza-ville. Il n’avait pas répondu explicitement à une nouvelle proposition de trêve des médiateurs, acceptée par le Hamas, qui prévoit la libération échelonnée des otages sur une période initiale de 60 jours en échange de prisonniers palestiniens.

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