La Turquie a « fermement condamné » jeudi la « tentative de putsch » en Arménie, pays voisin avec lequel elle entretient des rapports tendus et où l’état-major de l’armée a sommé le gouvernement de démissionner.
« Nous nous opposons aux coups d’Etat ou aux tentatives de coup d’Etat partout dans le monde. Par conséquent, nous condamnons fermement la tentative de putsch en Arménie », a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu lors d’une conférence de presse à Budapest avec son homologue hongrois.
« Les tentatives de putsch ne peuvent que déstabiliser la région, et c’est d’ailleurs pour cela que nous nous y opposons », a-t-il ajouté.
Pressé par l’état-major de l’armée de démissionner, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian l’a accusé de tentative de coup d’Etat et appelé ses partisans à descendre dans la rue.
Après avoir limogé le chef de l’armée, M. Pachinian a pris part à une manifestation de centaines de ses partisans à Erevan.
La Turquie et l’Arménie entretiennent des relations tendues, notamment en raison du refus par Ankara de reconnaître le génocide des Arméniens par l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.
La Turquie reconnaît des massacres, mais récuse le terme de génocide, évoquant une guerre civile en Anatolie doublée d’une famine, dans laquelle 300.000 à 500.000 Arméniens et autant de Turcs ont trouvé la mort.
Les rapports entre les deux pays se sont encore durcis ces derniers mois en raison du conflit militaire qui a opposé l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Nagorny Karabakh et lors duquel Ankara a appuyé Bakou.
AFP