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La Suède n’a plus les moyens de loger les réfugiés


Depuis les Balkans, les migrants rejoignent la Suède, attirés par les conditions d'accueil généreuses et l'octroi automatique de l'asile pour les réfugiés syriens. (Photo AFP)

La Suède a prévenu jeudi qu’elle ne pouvait plus garantir un logement à tous les migrants, espérant ainsi dissuader les candidats à l’asile de se rendre dans le pays parvenu au bout de ses capacités.

« Le nombre de demandeurs d’asile augmente plus vite que le nombre de logements que l’on peut mettre à disposition », a déclaré le ministre des Migrations Morgan Johansson lors d’une conférence de presse. Les réfugiés arrivés en Suède à qui l’Agence des migrations n’aura pu offrir de logement devront désormais en « trouver eux-mêmes ou se tourner vers d’autres pays ».

Selon le ministre, ce message est clairement destiné à diminuer le flux d’entrée de migrants en Suède, attirés par les conditions d’accueil généreuses et l’octroi automatique de l’asile pour les réfugiés syriens. « Si nous expliquons la situation actuelle en Suède, l’information peut peut-être atteindre ceux qui sont en route et qui seront susceptibles de revoir leurs projets », espère-t-il.

Première destination des migrants en Europe par rapport à sa population (9,8 millions d’habitants), la Suède, qui prévoit de recevoir jusqu’à 190 000 demandeurs d’asile cette année, exige maintenant de ses partenaires européens la relocalisation d’une partie de ses réfugiés. « La Suède a pendant longtemps pris une large responsabilité par rapport aux autres pays de l’UE et nous sommes désormais dans une situation extrêmement tendue. Il est temps que d’autres pays prennent leurs responsabilités », a argué son Premier ministre, Stefan Löfven.

Jeudi, l’Agence des migrations a lancé un appel pour trouver pas moins de 20 000 nouvelles places d’hébergement d’urgence. Fin octobre, le gouvernement et l’opposition se sont mis d’accord sur une série de mesures destinées à endiguer l’afflux de demandeurs d’asile, dont la majeure partie sera en vigueur au deuxième semestre 2016.

La Suède prévoit de délivrer des permis de séjour provisoires plutôt que permanents à certains demandeurs, de relever les conditions de ressources exigées au titre du regroupement familial, et d’accélérer la reconduite à la frontière des déboutés.

AFP