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La Semaine sainte commence… sans fidèles


Le pape François s'avance dans une basilique Saint-Pierre de Rome désertée par les fidèles pour cause de pandémie afin de célébrer la pourtant très populaire fête des Rameaux (photo : AFP).

Image impressionnante illustrant la pandémie qui infeste la planète, le pape François a célébré dimanche l’entrée dans la semaine sainte de Pâques dans une basilique Saint-Pierre de Rome vide de fidèles.

Ce dimanche, c’est donc dans une basilique Saint-Pierre vide, seulement accompagné de religieux et religieuses, avec une seule personne par banc, que le pape François, vêtu d’une chasuble rouge, a béni les rameaux. La messe a été diffusée en streaming sur le site internet du Vatican comme le sera dimanche prochain la messe de Pâques, fête la plus importante du christianisme.

« Je voudrais le dire spécialement aux jeunes, (…). Chers amis, regardez les vrais héros, qui apparaissent ces jours-ci : ce ne sont pas ceux qui ont renommée, argent et succès, mais ceux qui se donnent eux-mêmes pour servir les autres. Sentez-vous appelés à mettre en jeu votre vie. N’ayez pas peur de la dépenser pour Dieu et pour les autres, vous y gagnerez! », a lancé le pape dans son homélie.

Pour les catholiques, protestants et orthodoxes – le christianisme est la première religion du monde en nombre de fidèles –, Pâques, qui marque la résurrection du christ selon la tradition, est un évènement majeur, synonyme d’églises pleines et d’innombrables célébrations. La messe des Rameaux de ce dimanche voit aussi traditionnellement les prêtres asperger d’eau bénite les brins de buis qui orneront symboliquement les maisons le reste de l’année comme porte-bonheur.

Les grands rassemblements étant désormais interdits dans une majorité de pays, confinement oblige, ces messes sont pour beaucoup désormais retransmises sur les télévisions et les réseaux sociaux.

Aux Philipines, des prêtres masques sur le nez bénissaient les fidèles en confinement depuis les véhicules. « La fête (de Pâques) se poursuivra malgré la propagation du virus », assurait l’un d’entre eux. Au sanctuaire catholique de Lourdes, dans le sud-ouest de la France, on s’apprête à une semaine pascale sans aucun fidèle, avec « pélerinages spirituels » et cierges comme symbole de lumière.

LQ/AFP

La messe du curé d’Illiers-Combray

«J’accroche mon téléphone sur un pied de cierge et je me connecte sur Skype » : avec le confinement, le curé d’Illiers-Combray (commune à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Paris où Marcel Proust a puisé dans ses souvenirs de vacances pour écrire Du côté de chez Swann), Olivier Monnier, continue de célébrer la messe seul, devant ses fidèles connectés en visioconférence.

Depuis le 18 mars, pour ce curé de 50 ans, le même rituel se répète avant chaque messe. L’homme d’Église revêt sa tenue, la soutane, son écharpe, puis se passe les mains au gel hydroalcoolique avant de prendre son calice avec les hosties. Il entre alors dans la nef et s’avance dans l’allée principale de l’église Saint-Jacques, au milieu des bancs vides. « C’est curieux pour un prêtre de célébrer devant une église vide, de façon aussi longue, c’est chaque jour et on ne sait pas combien de temps cela va durer », ajoute-t-il.

Tout est prêt, la messe sur Skype peut commencer. Devant l’autel, le curé fait une génuflexion et apparaît dans le champ du téléphone, devant ses ouailles qui d’un seul coup se taisent. Dimanche, à l’occasion de l’entrée dans la Semaine sainte jusqu’au dimanche de Pâques, l’abbé Monnier a célébré la messe des Rameaux. Il y avait « 36 connexions » contre une dizaine habituellement, se réjouit-il. « Souvent avec les paroissiens on discute un quart d’heure après la messe, cela a un petit rôle social », assure le curé.

LQ/AFP