Le changement climatique constitue une menace pour la santé en raison de l’augmentation des catastrophes météorologiques et des chaleurs extrêmes, a déclaré jeudi l’ONU, appelant à de meilleurs services d’alerte pour atténuer les effets les plus néfastes.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) de l’ONU a fait valoir que les informations climatiques n’étaient pas suffisamment intégrées dans la planification des services de santé.
« Le changement climatique menace d’annuler des décennies de progrès vers une meilleure santé et un meilleur bien-être, en particulier dans les communautés les plus vulnérables », a mis en garde l’OMM.
Le rapport annuel de l’OMM sur l’état des services climatiques indique que des informations climatiques adaptées sont nécessaires pour soutenir le secteur de la santé face à des conditions météorologiques plus extrêmes et à une mauvaise qualité de l’air, à l’évolution des tendances des maladies infectieuses et à l’insécurité alimentaire et hydrique.
Le rapport arrive quelques semaines avant le sommet climatique COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.
L’OMM note que la chaleur extrême est à l’origine de la plus grande mortalité parmi toutes les conditions météorologiques extrêmes, mais que les décideurs sanitaires de seulement la moitié des pays touchés par des températures aussi élevées ont accès à des services d’alerte en matière de chaleur.
Crise climatique, crise sanitaire
Entre 2000 et 2019, le nombre de décès dus à la chaleur est estimé à environ 489 000 par an, selon la même source.
« Presque toute la planète a connu des vagues de chaleur cette année », a déclaré le chef de l’OMM, Petteri Taalas.
Moins d’un quart des ministères de la Santé disposent d’un système de surveillance sanitaire qui utilise les informations météorologiques pour surveiller les risques sanitaires liés au climat.
Selon le rapport de l’OMM, les pays dotés d’une couverture d’alerte précoce limitée ont une mortalité en cas de catastrophe huit fois plus élevée que les pays bénéficiant d’une couverture substantielle ou complète.
Et le nombre de catastrophes de moyenne ou grande échelle « devrait atteindre 560 par an – soit 1,5 par jour – d’ici à 2030 », a souligné l’agence.
Le rapport met en évidence l’utilité des systèmes d’alerte précoce en cas de chaleur extrême, de surveillance du pollen et de surveillance par satellite des maladies sensibles au climat.
« La crise climatique est une crise sanitaire, qui entraîne des phénomènes météorologiques plus graves et imprévisibles, alimente les épidémies et contribue à l’augmentation des taux de maladies non transmissibles », a déclaré le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Quant à l’avenir, le rapport indique que davantage d’investissements hydrométéorologiques doivent être conçus de manière à soutenir les résultats en matière de santé.