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La Russie rétablit le visa obligatoire pour les Turcs


Cette décision crispe un peu plus le contexte déjà tendu entre les deux pays, crispation de plus dans un contexte tendu depuis qu'un bombardier russe a été abattu par l'aviation turque. (illustration AFP)

La Russie a décidé de rétablir les visas pour les Turcs, mettant fin au régime d’exemption en vigueur entre les deux pays. Une crispation de plus dans un contexte tendu depuis qu’un bombardier russe a été abattu par l’aviation turque.

« Cette décision s’appliquera à partir du 1er janvier », a précisé vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse. « Il ne s’agit pas de vengeance, la menace est réelle », a-t-il assuré. « Un flux de combattants s’est mis en place via la Turquie dans différentes directions ».

Le chef de la diplomatie russe a précisé qu’Ankara avait expulsé cette année plus de 200 citoyens russes vers des pays menant « une politique inamicale envers la Russie », dans la grande majorité des cas sans prévenir Moscou. Les relations entre Ankara et Moscou traversent une grave crise depuis que l’aviation turque a abattu mardi un chasseur-bombardier russe Sukhoï 24 à sa frontière avec la Syrie.

Pas d’excuses

Furieuse, la Russie accuse depuis l’incident la Turquie d’avoir partie liée avec Daech et exige des excuses, que le président turc Recep Tayyip Erdogan a d’ores et déjà exclu de présenter. Jeudi, le Premier ministre Dmitri Medvedev a demandé au gouvernement de préparer des mesures de rétorsion économique qui pourront passer par le gel de projets conjoints, des restrictions commerciales, ou encore des limitations sur le recours à la main d’œuvre turque en Russie.

Sergueï Lavrov a jugé vendredi que la Turquie avait « dépassé les limites » avec cet incident, le plus grave entre les deux pays depuis le début de l’intervention russe en Syrie le 30 septembre. Deux militaires russes ont été tués – l’un des deux pilotes du bombardier et un militaire lors d’une opération de sauvetage. Erdogan a assuré vendredi que l’armée turque « ne connaissait pas la nationalité » de l’appareil et qu’elle n’avait pas « délibérément abattu un avion russe », ne faisant qu’ « appliquer les règles d’engagement » en vigueur.

AFP