La Russie a présenté mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU une nouvelle version de son projet de résolution anti-terroriste tandis que la France continue de peaufiner un texte en réaction aux attentats de Paris.
L’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a estimé devant des journalistes «qu’il n’y avait pas de compétition entre les deux textes», ni même «un large écart». Mais il reste à voir s’il sera possible de réconcilier les deux initiatives. Pour l’ambassadeur français François Delattre, le texte russe présente de «légères modifications» par rapport à celui présenté fin septembre par Moscou.
Il s’agit «d’une contribution que nous allons étudier avec attention», s’est-il borné à déclarer à la presse.
Pour sa part, a-t-il souligné, la France continue d’élaborer un projet de résolution «court, fort et centré sur la lutte contre notre ennemi commun Daech», acronyme arabe du groupe Etat islamique qui a revendiqué les attentats de Paris de vendredi.
Paris espère faire adopter ce texte dans les prochains jours afin de fournir une «réponse unie de la communauté internationale». M. Tchourkine a précisé que le projet russe avait été revu pour tenir compte des attentats de Paris, qui ont fait 129 morts, et qu’il était désormais davantage centré sur la lutte contre l’EI.
«Nous pensons qu’il faut un effort concerté de la communauté internationale», a-t-il souligné en jugeant le nouveau texte russe acceptable «pour tous ceux qui veulent vraiment lutter contre le terrorisme». Il a été «accueilli de manière positive» au Conseil, a-t-il affirmé.
Il a toutefois rappelé que pour Moscou, l’EI n’était pas le seul groupe terroriste opérant en Syrie et que la Russie souhaitait toujours associer le régime syrien aux efforts anti-terroristes, un point de fort désaccord avec les Occidentaux.
«En terme de légalité internationale, un accord avec le gouvernement syrien est très important», a-t-il expliqué. «Le gouvernement syrien est un des éléments dans la lutte contre les terroristes» et le tenir à l’écart aboutirait à «affaiblir» une riposte unie, a-t-il ajouté.
Le projet russe initial, présenté par Vladimir Poutine lui-même à l’occasion de la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU fin septembre, proposait une large coalition contre l’EI associant le régime de Bachar al-Assad. Le texte demandait à tous les pays de «coordonner leurs activités» contre le terrorisme «avec le consentement des Etats sur les territoires desquels de telles activités sont menées», une référence à la Syrie et à l’Irak.
AFP/M.R.