Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, a jugé jeudi « dangereuses » les livraisons d’armes par les Occidentaux à l’Ukraine qui combat une invasion de l’armée russe, à l’issue de premiers pourparlers avec son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, à Antalya.
« Ceux qui gorgent d’armes l’Ukraine doivent bien sûr comprendre qu’ils porteront la responsabilité de leurs actes », a déclaré Serguei Lavrov, dénonçant aussi le recrutement de « mercenaires » étrangers. « Ces pays créent un danger colossal, y compris pour eux-mêmes », a-t-il dit.
Il a évoqué en particulier les livraisons de missiles sol-air portables, voyant le risque de leur utilisation contre « l’aviation civile ». « Où vont aller ces milliers de systèmes sol-air portatifs, c’est une question que nous posons à nos collègues de l’UE », a ajouté le diplomate russe.
Il n’a par contre pas menacé de représailles les pays occidentaux livrant des armes à l’Ukraine.
« Aucun progrès n’a été accompli «
Auparavant, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba avait regretté l’absence de progrès sur un cessez-le-feu dans son pays, à l’issue de l’entretien avec son homologue russe. « Nous avons évoqué un cessez-le-feu, mais aucun progrès n’a été accompli en ce sens », a-t-il déclaré devant la presse, ajoutant cependant qu’il « espérait » pouvoir poursuivre la discussion avec son homologue.
Selon Dmytro Kuleba, son homologue russe Sergueï Lavrov lui a assuré que la Russie « allait continuer (son) agression jusqu’à ce que nous acceptions leur demande de capituler ». Mais « l’Ukraine ne s’est pas rendue, ne se rend pas et ne se rendra pas », a-t-il martelé face aux journalistes. Elle va « avec dévouement et sacrifice, défendre nos terres, notre peuple, face à l’agression » russe tant qu’il « n’y aura pas de décisions diplomatiques », a-t-il dit.
« Nous avons convenu de continuer nos efforts pour trouver une solution humanitaire sur le terrain », a-t-il toutefois ajouté. Sur Marioupol, port assiégé du sud-est de l’Ukraine, où plus de 1 200 personnes ont péri ces derniers jours dans le siège de la ville, Dmytro Kuleba a conclu qu’il « gardait espoir » que les Russes « permettront » le fonctionnement du couloir humanitaire pour permettre aux quelque 300 000 civils bloqués de pouvoir sortir.