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La Russie expulse des diplomates français, espagnols et italiens de son territoire


Serguei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères (Photo : AFP)

La Russie a annoncé mercredi expulser des dizaines de diplomates français, italiens et espagnols, en représailles aux expulsions similaires de diplomates russes décidées dans la foulée de l’offensive russe en Ukraine, suscitant les protestations des capitales européennes.

Au total, 34 diplomates français doivent quitter la Russie d’ici deux semaines, alors que 27 diplomates espagnols – « collaborateurs de l’ambassade d’Espagne à Moscou et du consulat général d’Espagne à Saint-Pétersbourg » (nord-ouest) – ont eux sept jours pour quitter le pays, a indiqué la diplomatie russe.

La Russie a également décidé d’expulser 24 diplomates italiens en mesure de représailles, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova aux agences de presse russes, avant même que l’ambassadeur italien ne soit arrivé au ministère des Affaires étrangères pour sa convocation. La France avait annoncé en avril l’expulsion de 41 diplomates russes qui se livraient selon elle à des activités d’espionnage sous couvert de leur ambassade, précisant que la sanction s’inscrivait dans « une démarche européenne ».

La Russie a « protesté fermement » mercredi contre « la décision provocatrice et infondée des autorités françaises » d’expulser les diplomates russes, a précisé le communiqué de la diplomatie russe, en soulignant que cette mesure portait « un grave préjudice aux relations russo-françaises, ainsi qu’à une coopération bilatérale constructive ».

Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé la réplique russe, relevant que Paris avait expulsé « plusieurs dizaines d’agents russes » soupçonnés d’être des espions. « Le travail des diplomates et des personnels de notre ambassade en Russie s’inscrit à l’inverse pleinement dans le cadre de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires », a souligné le Quai d’Orsay. « La décision des autorités russes ne repose sur aucun fondement légitime », a-t-il dénoncé.

De nombreux autres pays européens, comme l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Slovénie, l’Autriche, la Pologne, la Grèce ou la Croatie, ont massivement expulsé des diplomates russes depuis le début de l’offensive russe en Ukraine le 24 février. Dans certains cas, ces expulsions ont été accompagnées d’accusations d’espionnage. Moscou a promis de répondre à chacune de ces mesures et des dizaines de diplomates occidentaux ont déjà été expulsés de Russie.

L’Italie a qualifié mercredi d' »acte hostile » l’expulsion par Moscou des diplomates européens, mais appelé à ne pas rompre les canaux diplomatiques avec la Russie.

« C’est un acte hostile mais il faut absolument éviter de rompre les relations diplomatiques. Cela ne doit pas conduire à la rupture des canaux diplomatiques parce que si nous parvenons à la paix, nous y parviendrons grâce à ces canaux diplomatiques », a déclaré le chef du gouvernement italien Mario Draghi lors d’une conférence de presse à Rome. Selon les médias russes, l’ambassadeur de Suède a également été convoqué mercredi au ministère russe des Affaires étrangères.

Dans ce contexte de tensions sans précédent entre les Russes et les Occidentaux, les élus municipaux de Moscou ont proposé mercredi de baptiser « Place des Défenseurs du Donbass » une zone – jusqu’ici sans nom – située devant l’ambassade des Etats-Unis dans la capitale russe. En 2018, une portion d’avenue longeant l’ambassade de Russie à Washington avait été officiellement baptisée « Boris Nemtsov Plaza », en l’honneur de l’opposant russe assassiné à Moscou en 2015