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La Russie envisage des sanctions économiques contre la Géorgie


Suite à la bordée d'injures lâchée à l'encontre du président russe, Vladimir Poutine, la Russie envisage de stopper l'importation de vin et d'eau minérale, piliers de l'économie géorgienne. (Photo illustration AFP)

La Russie envisageait mardi l’adoption de sanctions contre la Géorgie devant notamment viser les importations de vin et d’eau minérale, secteurs clés de l’économie de ce pays du Caucase connaissant actuellement une vague de protestations jugées « russophobes » par Moscou.

Le Parlement russe a proposé mardi au gouvernement d’étudier la possibilité de bannir ces importations, très prisées en Russie, ainsi que les transferts d’argent vers la Géorgie depuis la Russie, où résident et travaillent de nombreux citoyens géorgiens. Le président russe Vladimir Poutine avait déjà ordonné en juin la suspension des vols des compagnies aériennes russes vers la Géorgie, officiellement pour des raisons de sécurité, entrée en vigueur lundi. Elle risque de frapper de plein fouet l’industrie touristique de cette ex-république soviétique.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a justifié mardi auprès des journalistes les nouvelles sanctions au vu « du comportement inacceptable d’un présentateur de la télévision géorgienne », qui a lancé dimanche en direct une bordée d’injures visant le président russe. « Ce genre de comportement grossier ne fait qu’entretenir la russophobie. C’est très dangereux après la série d’événements russophobes à caractère extrémiste » qui ont eu lieu en Géorgie ces dernières semaines, a poursuivi Dmitri Peskov.

« Nous considérons comme inadmissibles les insultes visant notre pays, notre président et les menaces visant nos citoyens », a abondé Viatcheslav Volodine, le président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe.

Un épisode qui intervient trois semaines après des manifestations « russophobes »

La diatribe insultante de Giorgui Gabounia, un présentateur de la chaîne d’opposition géorgienne Roustavi 2, intervient après près de trois semaines de manifestations antigouvernementales à Tbilissi, que le Kremlin juge « russophobes ». Les autorités géorgiennes ont rapidement condamné comme « inacceptable » la saillie du présentateur, tandis que Roustavi 2 a présenté ses excuses et suspendu le journaliste. Les protestations à Tbilissi ont débuté quand un député russe a pris la parole au Parlement géorgien, suscitant un vif émoi dans un pays qui entretient des relations très tendues avec Moscou depuis le bref conflit qui les a opposés en 2008.

Les importations de vin géorgien vers la Russie avaient déjà été suspendues en 2006, puis avaient repris en 2013 après l’élection d’un nouveau gouvernement géorgien favorable à une détente avec Moscou.

LQ/AFP