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La Russie dit avoir achevé de mobiliser 300 000 réservistes


Vladimir Poutine en visite le 20 octobre dans un centre d'entraînement militaire à 200 km de Moscou. (Photo : AFP)

La Russie a annoncé vendredi avoir achevé en un mois la mobilisation de 300 000 réservistes, dont 41 000 sont déjà déployés en Ukraine, signe de la volonté de Vladimir Poutine d’inverser la tendance rapidement après une série de revers.

« La tâche de recruter 300.000 personnes a été accomplie », a déclaré le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, à Vladimir Poutine lors d’un échange diffusé à la télévision.

Selon le ministre, 218 000 réservistes sont en train d’être formés dans des bases militaires russes, 41 000 sont déployés dans des unités militaires combattant en Ukraine, et 41 000 autres sont encore en formation, mais déjà dans la zone de conflit.

Pour Vladimir Poutine, qui a salué face à son ministre « le patriotisme » des soldats mobilisés depuis le 21 septembre, l’arrivée de ces hommes, qui étaient encore des civils il y a quelques semaines, doit permettre de consolider ses lignes face à l’armée ukrainienne qui a réalisé d’importants gains territoriaux dans l’est et le sud de l’Ukraine depuis deux mois.

Les troupes de Kiev s’apprêtent d’ailleurs à livrer une féroce bataille pour reprendre la ville de Kherson et ses districts environnants (sud). Moscou a affirmé en avoir évacué tous les civils désireux de partir vers la Russie ou dans des zones sous contrôle russe.

La cité de quelque 288 000 habitants avant-guerre est occupée depuis les premiers jours de l’invasion russe. L’administration d’occupation russe a juré d’en faire une « forteresse » pour résister à l’offensive ukrainienne dans toute cette région dont le Kremlin revendique l’annexion.

Lourdes pertes russes près de Kherson

Mercredi, le chef de l’occupation russe à Kherson, Vladimir Saldo, avait lui affirmé qu’au moins 70 000 résidents avaient quitté leurs domiciles en moins d’une semaine. Le commandement militaire ukrainien a lui relevé vendredi un « renforcement du groupe ennemi sur la partie de la rive droite » de la région de Kherson, tout en assurant infliger de lourdes pertes à Moscou.

Signe de l’intensité des combats près de Kherson, le dirigeant de la république russe de Tchétchénie Ramzan Kadyrov, dont les forces combattent en Ukraine, a annoncé la mort de 23 de ses soldats dans un bombardement ukrainien qui a fait aussi 58 blessés.

Ramzan Kadyrov est un partisan de la ligne « dure » face à Kiev, ayant appelé à des frappes nucléaires et assurant que ses troupes y menaient une guerre sainte contre des « satanistes ».

La Russie accuse depuis plusieurs jours l’Ukraine de préparer l’explosion d’une « bombe sale », c’est-à-dire radioactives, des allégations que Kiev et les Occidentaux ont qualifiées d' »absurdes » et pouvant servir à Moscou de prétexte pour une escalade.

S’exprimant lors d’un forum politique jeudi, Vladimir Poutine avait appelé à envoyer « au plus vite » une mission de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en Ukraine. Celle-ci compte mener cette semaine une « vérification indépendante ».