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La Russie désigne une nouvelle série d' »agents de l’étranger »


Ce sont surtout des journalistes, militants et médias d'opposition qui ont été classés "agents de l'étranger" par le Kremlin. (illustration AFP)

Les autorités russes ont déclaré ce mercredi une ONG réputée et 22 personnes « agents de l’étranger », une dénomination controversée synonyme de lourdes contraintes et que Moscou utilise de manière croissante contre les voix critiques.

Le ministère russe de la Justice a publié cette liste mise à jour sur son site internet. En Russie, les organisations ou personnalités « agents de l’étranger » doivent s’enregistrer auprès des autorités, effectuer de fastidieuses démarches administratives et indiquer clairement ce statut dans toutes leurs publications, y compris leurs tweets.

Selon Moscou, cette liste concerne notamment les organisations financées de l’étranger et ayant des activités « politiques » en Russie.

Parmi les personnes nouvellement déclarées « agents de l’étranger », on retrouve Piotr Verzilov, créateur du site Mediazona, spécialisé dans le suivi des affaires judiciaires liées à l’opposition. Ce militant fut membre auparavant du groupe contestataire Pussy Riot et a été victime en 2018 d’un grave empoisonnement qu’il impute au Kremlin. « C’est une mesure profondément discriminatoire », a commenté Sergueï Smirnov, également désigné dans cette nouvelle liste, le rédacteur en chef de Mediazona. Il a comparé cette classification à celle d' »ennemi du peuple » pendant la terreur stalinienne.

L’ONG OVD-Info, l’une des meilleures sources en Russie pour comptabiliser les arrestations lors de manifestations d’opposition, a également été classée « agent de l’étranger ». Plusieurs membres de l’ONG de surveillance électorale Golos (« Voix »), qui dénonce régulièrement des fraudes lors de scrutins en Russie, ont aussi rejoint la liste. Ce projet avait déjà été classé mi-août « agent de l’étranger ».

Ces derniers mois, ce sont essentiellement des journalistes, militants et médias d’opposition qui ont été classés « agents de l’étranger ».

Le registre compte désormais 72 journalistes et médias. Plus de 80% d’entre eux ont été ajoutés lors des dix derniers mois, depuis que cette dénomination infamante peut aussi s’appliquer aux individus.

AFP/LQ