Des dizaines de coups de canons ont retenti vendredi à Londres pour fêter les 91 ans de la reine Elizabeth II, qui affiche une forme resplendissante même si elle délègue peu à peu ses activités aux autres membres de la famille royale.
« Hip hip hourra pour la reine », a tweeté le ministre des Affaires étangères Boris Johnson tandis que la BBC a ouvert ses programmes par l’hymne « God Save the Queen » (Dieu protège la reine).
Comme tous les ans, l’anniversaire de Sa Majesté a fait du bruit, salué par 41 salves de coups de canon à Hyde Park et 62 à la Tour de Londres en fin de matinée.
Pour le reste, la doyenne des monarques va célébrer l’événement dans la plus grande discrétion au château de Windsor où elle passe traditionnellement un mois pendant la période de Pâques.
Née le 21 avril 1926, la souveraine a l’habitude de fêter son anniversaire en deux temps: en privé le jour J, puis lors d’une cérémonie officielle au mois de juin, selon une tradition séculaire destinée à échapper aux caprices de la météo.
Il y a un an, cap symbolique des 90 ans oblige, l’anniversaire privé avait débordé du cadre pour se muer en bain de foule géant et ultra-médiatisé au pied du château de Windsor, suivi de nombreuses célébrations à travers le pays.
« Je suis toujours vivante », avait plaisanté la reine deux mois plus tard lors d’une visite en Irlande du Nord. En vérité, les années semblent glisser sur la monarque qui affiche une vitalité impressionnante après plus de 65 ans passés sur le trône britannique, un jubilé de saphir qu’elle a fêté en février.
Il y a moins d’un mois, la presse britannique a rivalisé de superlatifs pour commenter une série de photos montrant la reine s’offrir à Windsor une sortie à cheval, sans bombe, avec un simple foulard noué sur la tête.
Le sérieux coup de froid dont elle avait souffert à Noël, qui avait provoqué quelques inquiétudes dans les rédactions, n’était plus qu’un mauvais souvenir.
Toujours bon pied bon œil, la reine, montée sur le trône en 1952 à l’âge de 25 ans après le décès de son père George VI, accepte cependant les contraintes de l’âge et tend à alléger progressivement ses obligations depuis quelques années.
Facteur de cohésion
Selon les chiffres compilés par le spécialiste de la monarchie Tim O’Donovan, elle est ainsi descendue de 393 engagements officiels en 2014 à 341 en 2015 et 332 en 2016.
Le calendrier reste fourni mais la tendance à lever le pied devrait se poursuivre en 2017.
Le Palais a annoncé en décembre qu’elle abandonnait le patronage de 25 organisations et associations de bienfaisance à d’autres membres de la famille royale : « Elle va maintenant partager ce travail avec sa famille », suivant ainsi l’exemple de son mari, le duc d’Edimbourg, 95 ans, qui a également réduit la voilure une fois nonagénaire, a indiqué Buckingham.
Son fils et héritier, le prince Charles, la représente de plus en plus dans les voyages à l’étranger, tout comme ses petits-fils Harry et William.
Si Elizabeth II se fait un peu plus rare, pas question pour elle d’abandonner sa charge, estime l’ensemble des spécialistes royaux. Fidèle à son « serment du Cap », proféré à l’occasion de son 21e anniversaire, elle consacrera sa vie, « qu’elle soit longue ou brève », au service de ses sujets.
Cette endurance contribue à sa popularité aujourd’hui au zénith. La souveraine, qui a toujours pris soin de se tenir éloignée des affaires politiques, s’affirme même comme l’un des derniers facteurs de cohésion dans un Royaume-Uni miné par les régionalismes et profondément divisé depuis le vote pour le Brexit.
Le Quotidien / AFP