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La police britannique aurait identifié les empoisonneurs des Skripal


L'empoisonnement des Skripal a été suivi plus récemment de celui d'un couple de Britanniques à Amesbury, non loin de Salisbury. (photo AFP)

La police britannique pense avoir identifié les suspects de l’empoisonnement au Novitchok de l’ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia comme étant des Russes, une avancée majeure dans cette enquête, rapportait jeudi l’agence Press Association.

« Les enquêteurs pensent qu’ils ont identifié les suspects de l’attaque au Novitchok via des caméras de surveillance », dont ils ont comparé les images avec « les dossiers des personnes qui sont entrées dans le pays à cette époque », a déclaré une source proche du dossier citée par l’agence britannique. Les enquêteurs « sont sûrs qu’ils (les suspects) sont Russes », a-t-elle ajouté. Scotland Yard s’est refusé à tout commentaire dans l’immédiat.

L’empoisonnement de l’ex-agent double russe et de sa fille, début mars à Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre) au moyen du Novitchok, un puissant agent innervant issu d’un programme chimique soviétique, a été attribué par Londres à Moscou, qui nie toute implication. L’affaire avait déclenché une crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux, et une vague d’expulsions croisées de diplomates. Hospitalisés dans un état critique, Ioulia et Sergueï Skripal avaient pu sortir de l’hôpital après plusieurs semaines de soins.

Sergueï Skripal, ancien colonel du service de renseignement de l’armée russe, avait été condamné en 2006 pour « haute trahison », accusé d’avoir vendu des informations aux Britanniques. Il avait bénéficié en 2010 d’un échange d’espions organisé entre Moscou, Londres et Washington, et s’était installé en Angleterre.

Enquêtes tous azimuts

L’empoisonnement des Skripal a été suivi plus récemment de celui d’un couple de Britanniques à Amesbury, non loin de Salisbury. Ces deux personnes ont aussi été intoxiquées par du Novitchok, contenu dans une petite bouteille. Les enquêteurs tentent de déterminer si le poison provient du même lot que celui qui a contaminé les Skripal. Charlie Rowley, 45 ans, est toujours hospitalisé, dans un état « grave mais stable », après avoir été admis dans un état critique le 30 juin. Sa compagne, Dawn Sturgess, 44 ans, mère de trois enfants, n’a pas survécu à l’empoisonnement. Selon l’agence PA, elle aurait pu être « exposée à au moins dix fois la quantité d’agent neurotoxique avec laquelle les Skripal sont entrés en contact ».

A la demande de Londres, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) a dépêché sur place une équipe pour « déterminer de manière indépendante la nature de la substance », a indiqué mercredi l’organisation dans un communiqué. « L’équipe de l’OIAC a prélevé des échantillons » qui doivent être analysés. Poursuivant ses investigations, la police a de son côté annoncé mercredi avoir entamé des recherches « méticuleuses » dans un parc de Salisbury, le Queen Elizabeth Gardens. Parallèlement au travail de la police, une « enquête publique » doit être formellement ouverte jeudi dans la ville pour faire la lumière sur la mort de Dawn Sturgess.

Dans une interview à la chaîne américaine Fox News, le président russe Vladimir Poutine a encore réfuté lundi tout implication de la Russie. « Nous voudrions voir des preuves documentées, mais personne ne nous en donne », a-t-il affirmé. « Nous ne voyons que les accusations infondées – pourquoi est-ce fait de cette manière ? Pourquoi nos relations devraient-elles se détériorer à cause de cela ? », s’est-il interrogé.

Le Quotidien/AFP