La police américaine a tué en moyenne plus de deux personnes par jour cette année, un chiffre bien plus élevé que les statistiques fédérales, incomplètes, a révélé ce dimanche le Washington Post.
Selon le quotidien, qui a enquêté sur ces homicides à travers tout le pays, au moins 385 personnes ont été tuées par la police aux Etats-Unis depuis janvier. Le chiffre de deux tués par la police par jour est beaucoup plus élevé que celui publié par le gouvernement fédéral ces dix dernières années, qui repose uniquement sur des statistiques incomplètes du fait que la police locale n’est pas contrainte de faire un rapport après chaque homicide perpétré par les forces de l’ordre.
Ce décompte est publié alors que le pays est secoué par un débat très vif sur le niveau des violences policières, notamment à l’encontre des communautés noire et latino. Des émeutes urbaines avaient éclaté après la mort en août 2014 de Michael Brown, un Noir de 18 ans, sous les balles de la police, à Ferguson, dans le Missouri. Le mois dernier, Baltimore (Maryland) a aussi été secouée par des émeutes après la mort de Freddie Gray, un Noir de 25 ans, entre les mains de la police.
Les victimes noires trois fois plus nombreuses
Le Washington Post indique que les Noirs ont été trois fois plus nombreux à être victimes d’homicides commis par la police depuis le début de cette année.
Selon l’enquête du Post, la plupart des personnes tuées par les forces de l’ordre étaient armées, principalement de pistolets, mais aussi de couteaux ou autres objets létaux. Seulement 16% n’étaient pas armées ou portaient un jouet.
Le journal a également découvert que ces meurtres étaient souvent le fruit d’altercations mineures entre la police et des membres de communautés qui dégénéraient. Dans un des cas, en Floride, la police a abattu un schizophrène qui agitait un manche à balai. Sa mère avait appelé les forces de l’ordre car elle ne pouvait le convaincre de rentrer afin de ne pas attraper froid.
AFP