Le meurtre d’un adolescent dans un bus fait ressurgir le problème des gangs de jeunes dans la capitale britannique.
Kelyan Bokassa, adolescent de 14 ans mort poignardé mardi en plein après-midi dans un bus londonien, est devenu le nouveau visage de l’emprise des gangs sur certains jeunes britanniques, qui alimentent le fléau des violences à l’arme blanche dans le pays.
La fin tragique de ce jeune garçon, dont le sourire s’affiche ce jeudi, sur les photos publiées par les médias britanniques, est la conséquence, à en croire sa mère, de difficultés et de mauvaises rencontres. L’adolescent a été déscolarisé à plusieurs reprises et même vécu un temps dans la rue.
«Mon esprit n’était jamais tranquille lorsqu’il quittait la maison. Ce n’est pas facile de voir votre enfant sortir et ne pas savoir s’il va rentrer», a ainsi raconté Marie Bokassa au journal The Times. Kelyan a été poignardé mardi alors qu’il se trouvait dans un bus dans le quartier de Woolwich, connu comme lieu d’activité de bandes criminelles. Les secours appelés sur les lieux n’ont pu le sauver.
À l’école avec couteau et machette
La veille, un jeune homme de 18 ans avait été grièvement blessé d’un coup de couteau près d’une école du même quartier, et en septembre un adolescent y était mort poignardé, dans ce que le procureur a qualifié de «représailles» liées à «une guerre de territoire». Des témoins ont dit avoir vu deux jeunes, l’un d’eux armé d’une machette, fuir les lieux de l’agression.
Avant même ses dix ans, Kelyan avait été trouvé à l’école avec un couteau, et plus récemment une machette.
Environ 27 000 jeunes entre dix et 17 ans étaient identifiés en 2017 comme membres d’un gang de rue en Angleterre et au Pays de Galles, selon des chiffres publiés dans un récent rapport du ministère de la Justice. Ces bandes criminelles «ciblent les enfants vulnérables», notamment ceux «ayant souffert d’abus, de négligence ou de traumatisme dans leur famille».
Elles attirent ces jeunes en leur promettant «de l’amitié, du sens, un but et une appartenance» mais aussi «protection, sécurité, de l’argent et des cadeaux», lorsqu’elles sont liées au trafic de drogue par exemple, décrivait ce rapport. L’an dernier, dix adolescents sont morts poignardés à Londres, après 18 en 2023, selon des chiffres de la police.