La Norvège va demander aux États-Unis une présence militaire accrue sur son sol avec un doublement des soldats déployés, leur rapprochement de la frontière russe et une extension de leur déploiement, a annoncé le gouvernement norvégien mardi.
Pays membre de l’Otan, la Norvège accueille déjà depuis 2017 à Vaernes (centre du pays) quelque 330 US Marines dans le cadre de rotations, ce qui a entraîné de vives protestations de la part de la Russie voisine. Mardi, Oslo s’est prononcé pour que ce contingent puisse atteindre 700 soldats, qu’il puisse stationner à Setermoen dans le nord du pays, plus près de la frontière russo-norvégienne (à 420 km à vol d’oiseau), et que ce dispositif dure cinq ans contre six mois renouvelables actuellement.
« La défense de la Norvège dépend de l’appui de nos alliés de l’Otan, comme c’est le cas de la plupart des autres pays de l’Otan », a noté le ministre de la Défense, Frank Bakke-Jensen, dans un communiqué. « Pour que cet appui puisse fonctionner en temps de crise et de guerre, nous sommes totalement tributaires d’entraînements et d’exercices communs en temps de paix », a-t-il expliqué.
Réaction russe attendue
L’ambassade de Russie à Oslo n’a pu être jointe pour un commentaire. L’an dernier, elle avait à plusieurs reprises critiqué le déploiement de soldats américains en Norvège. Après le possible nouveau déploiement, « il y aura encore une distance respectueuse avec la frontière russe », a affirmé la cheffe de la diplomatie norvégienne, Ine Eriksen Søreide, à la presse mardi. « Et puis, nous ne voyons pas de raison sérieuse pour que la Russie réagisse même si nous nous attendons à ce qu’elle le fasse aussi cette fois puisqu’elle le fait toujours concernant les exercices et les entraînements des alliés », a-t-elle ajouté.
Pour calmer les craintes de l’URSS, la Norvège s’était engagée avant de devenir membre fondateur de l’Otan en 1949 à ne pas ouvrir son territoire à des forces de combat étrangères « aussi longtemps qu'(elle) n’est pas attaquée ou menacée d’être attaquée ». Oslo estime aujourd’hui respecter cet accord, faisant valoir qu’il n’est pas question de bases permanentes.
Le Quotidien/AFP