La Nasa doit lancer samedi en fin de journée le premier d’une série de quatre satellites météorologiques géostationnaires de nouvelle génération, capables d’observer en temps presque réel la formation des tempêtes au-dessus du continent américain et qui permettront une nette amélioration des prévisions.
Ce satellite GOES-R (« Geostationary Operational Environmental Satellite ») fournira des images de l’évolution du temps et des tempêtes les plus dangereuses avec une fréquence allant de cinq minutes à trente secondes.
Cette capacité contribuera à produire des prévisions météorologiques plus précises, estiment les scientifiques.
Le lancement de GOES-R, initialement programmé le 16 novembre, est prévu samedi à 23h42 (heure au Luxembourg) de Cap Canaveral, en Floride, à bord d’une fusée Atlas V de la société United Launch Alliance à l’ouverture d’une fenêtre de tir de 60 minutes.
Les prévisions météorologiques donnent 90% de chances de conditions favorables au moment du décollage.
La Nasa et l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) qui coopèrent sur ce programme prévoient d’investir au total environ onze milliards de dollars sur ce programme de nouveaux satellites.
Ils remplaceront la flotte actuelle de satellite GOES qui n’a pas connu de modernisation majeure depuis 40 ans.
Le satellite GOES-R, construit par le groupe américain Lockheed Martin, et ses trois futurs compagnons, sont « totalement innovants pour la prévision météorologique aux Etats-Unis, en Amérique latine et dans les Caraïbes », a jugé Sandra Cauffman, directrice adjointe de la division des sciences de la Terre de la Nasa, lors d’une conférence de presse jeudi.
« Un bond en avant »
Un seul météorologue pourrait ainsi observer jusqu’à vingt tempêtes simultanément et déterminer avec les instruments à bord du satellite laquelle présente le plus grand risque pour les populations, a expliqué Steven Goodman, un scientifique du programme GOES-R à la NOAA.
« Ils pourront effectuer un diagnostic rapidement et émettre un avertissement plus tôt » qu’aujourd’hui pour les populations.
Grâce à une imagerie avancée, le satellite pourra ainsi fournir des données sur la foudre cinq fois plus vite qu’actuellement avec une résolution d’environ dix kilomètres.
Outre la surveillance des phénomènes météorologiques, ce nouveau satellite est doté d’un instrument capable d’observer les éjections de masse coronale du soleil et de prévoir les puissantes radiations qu’elles produisent.
Celles-ci peuvent parfois avoir des effets néfastes pour les astronautes se trouvant en orbite terrestre, la navigation aérienne et les satellites de télécommunications.
GOES-R, qui deviendra GOES16 une fois en orbite, contribuera aussi à améliorer les prévisions à long terme comme par exemple la vigueur d’un hiver ou encore les risques de sécheresse.
Enfin, ce nouveau satellite qui sera placé sur une orbite géo-stationnaire à 35.000 km au-dessus du continent américain, aidera les scientifiques à mieux comprendre les interactions entre le sol, les océans, l’atmosphère et le climat.
« Dans les six premiers mois de fonctionnement GOES-R produira davantage de données que tous les autres satellites américains géostationnaires en service combinés », pointe Tim Gasparrini, qui a dirigé la construction de ce satellite chez Lockheed Martin.
« C’est un véritable bond en avant en matière de prévision météorologique », juge-t-il.
Le Quotidien / AFP