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La Hongrie appelle l’UE à «défendre» sa frontière en Grèce


Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, à Bruxelles le 3 septembre 2015. (Photo : AFP)

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays voit transiter quotidiennement des milliers de migrants à destination de l’Allemagne, a appelé vendredi l’Union européenne à dépêcher des forces pour «défendre» sa frontière avec la Turquie en Grèce.

«Comme la Grèce ne peut manifestement pas défendre sa propre frontière (…) l’Europe doit avoir le droit de mobiliser des moyens humains, des gardes-frontières pour se rendre là-bas afin de défendre la frontière extérieure de la Grèce», a-t-il déclaré à la presse à Budapest.

«Si la Grèce n’est pas capable de le faire, nous devons nous en charger, sinon le problème est déplacé en Hongrie, en Autriche, en Allemagne», a ajouté le dirigeant hongrois, qui s’exprimait à l’issue d’une réunion avec le président du groupe conservateur au Parlement européen (PPE), Manfred Weber.

Plus de 175 000 migrants sont arrivés en Hongrie depuis le début de l’année, après avoir en grande majorité transité par la Grèce, un pays de la zone Schengen dont la frontière de la Turquie est devenue poreuse. Après avoir traversé la Grèce, les migrants passent en grande partie par la Macédoine et la Serbie, avant de tenter de rentrer à nouveau dans la zone Schengen en Hongrie dans l’espoir de gagner l’ouest de l’Europe.

La Hongrie a lancé cet été la construction d’une clôture barbelée de 175 km sur tout le tracé de sa frontière avec la Serbie. Budapest veut rendre ce dispositif totalement imperméable au 15 septembre, une initiative critiquée par certains de ses partenaires européens.

Mais «le simple fait que la Grèce ne respecte pas les engagements communs (portant sur la protection des frontières, ndlr) n’autorise pas la Hongrie à abandonner elle aussi les règles de Schengen», a souligné M. Orban, un partisan d’un ligne dure dans ce dossier.

M. Weber a admis que «la Hongrie s’efforce de respecter la loi européenne» et que M. Orban «a raison de souligner que c’est à la Grèce qu’il revient en premier de sécuriser la frontière extérieure de l’UE». «Frontex (l’agence européenne de surveillance des frontières, ndlr), les instruments financiers de l’UE, la Commission et l’ensemble de l’UE veulent aider la Hongrie», a-t-il assuré.

AFP/M.R.