Alors que la Grèce avait demandé au FMI un report du remboursement de quelque 1,5 milliard d’euros dus d’ici minuit ce mardi soir, le Fonds monétaire international a indiqué peu après l’heure dite que la Grèce avait fait défaut sur sa dette.
Athènes devient ainsi le premier pays développé à accumuler des arriérés de paiement vis-à-vis du FMI et n’a désormais plus accès aux ressources financières de l’institution qui, de son côté, essuie le plus grand défaut de son histoire.
« Nous avons déposé au FMI une demande afin qu’il prenne l’initiative de reporter le paiement au mois de novembre », avait indiqué le vice-Premier ministre grec Ioannis Dragasakis mardi, ce qui aurait permis à la Grèce d’éviter de faire défaut sur sa dette vis-à-vis de l’institution de Washington et d’aggraver une situation financière déjà critique.
La Grèce utilisait ainsi une disposition de la charte du FMI qui permet « à la demande d’un Etat-membre » et sans vote de « reporter » la date d’un remboursement dans la limite de 3 à 5 ans, qui correspond à la durée de vie de ses prêts.
Le conseil d’administration du FMI, qui représente ses 188 Etats-membres, a été saisi de cette demande et était réuni vers 22h30 pour se prononcer sur la requête d’Athènes. Le Fonds avait indiqué qu’il considérerait la Grèce en défaut s’il n’avait pas reçu le paiement d’Athènes avant l’heure de fermeture des bureaux à Washington, aux alentours de minuit.
Cette possibilité avait été utilisée à deux reprises dans l’histoire du FMI, à chaque fois en 1982 et pour deux pays pauvres: le Nicaragua et le Guyana, l’ex-Guyane britannique.
Le pays aurait échappé ainsi à une situation exceptionnelle et peu reluisante: devenir le premier pays industrialisé à faire défaut vis-à-vis du FMI, ce qui aura pour conséquence de le priver aussitôt d’accès aux ressources de l’institution.
De son côté, le FMI aurait évité d’entacher sa réputation et la crédibilité de ses futurs plans d’aide.
La rupture, la semaine dernière, des négociations entre la Grèce et ses créanciers sur la poursuite du financement du pays avait réduit à néant tout espoir que la Grèce rembourse cette somme qu’elle n’a pas en caisse. « Comment payer le FMI alors que les banques ont été menées à l’asphyxie? », avait tranché lundi le Premier ministre Alexis Tsipras.
Le Quotidien / AFP