Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a prévenu dimanche qu’il ne cèderait pas à des «exigences déraisonnables» de la part des créanciers de la Grèce, alors que se préparent des négociations sur la réforme du système de retraites.
«Les créditeurs doivent savoir que nous allons respecter l’accord à la lettre, mais cela ne signifie pas que nous cèderons à des exigences déraisonnables et injustes», a-t-il déclaré dans une interview publiée dimanche par le journal Real News.
«Nous ne nous sommes pas engagés à trouver l’argent exclusivement à partir de coupes dans les retraites. Au contraire, l’accord (avec les créditeurs) prévoit la possibilité de mesures équivalentes, que nous avons déjà mises en route», a-t-il ajouté.
Il a toutefois admis que le système de retraites était «au bord de l’écroulement» et devait être réformé.
Le gouvernement de gauche de M. Tsipras a été forcé de renoncer en juillet dernier, face à la menace d’une possible sortie de la Grèce de l’euro, à ses promesses électorales anti-austérité et d’accepter un accord avec les créanciers européens de la Grèce prévoyant une aide de 86 milliards d’euros sur trois ans en échange de nouvelles réformes.
Depuis, le gouvernement a fait passer au parlement un certain nombre de réformes impopulaires, perdant au passage une partie de sa majorité.
Le Premier ministre s’est montré optimiste pour 2016, qui sera selon lui «l’année du retour de la Grèce après six ans de crise. Nous allons revenir à la croissance, mettre fin aux contrôles de capitaux, réduire la dette et revenir sur les marchés», a-t-il lancé.
Un optimisme loin d’être partagé par ses compatriotes. Selon un sondage publié dimanche par le journal Vima, 55% d’entre eux estime que les choses vont empirer cette année, et 61%, que la menace d’une sortie de l’euro réapparaîtra.
Le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a prévenu de ce que la Grèce, si elle ne parvient pas à se mettre d’accord avec ses créanciers et à obtenir leur approbation dans l’évaluation qui se prépare, risque de revenir à une situation «qui rappellera l’expérience négative de la première moitié de 2015», ajoutant que «pour un certain nombre de raison, l’Union européenne est actuellement plus vulnérable, et moins capable de faire face à une nouvelle crise grecque».
Alexis Tsipras a dit de son côté espérer conclure la phase d’évaluation actuelle d’ici la fin février, et pouvoir ensuite passer à une discussion sur la réduction de la dette.
AFP/M.R.