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La Gambie annonce un moratoire sur la peine de mort


Pour le président Adama Barrow, le moratoire n'est qu'un premier pas vers une abolition totale de la peine de mort. (Photo: AFP)

Le président gambien, Adama Barrow, a annoncé dimanche un moratoire sur la peine de mort en Gambie, plus de cinq ans après l’exécution de neuf détenus par le régime de l’ex-dirigeant Yahya Jammeh.

« Je saisirai cette occasion pour annoncer un moratoire sur l’usage de la peine de mort en Gambie, un premier pas vers l’abolition » de cette pratique, a déclaré Adama Barrow dans un discours marquant le 53e anniversaire de l’indépendance de la Gambie. Le dirigeant gambien avait annoncé devant les Nations unies en septembre 2017 la signature par son pays du traité de l’ONU sur l’abolition de la peine de mort. « Cela abolira la peur et garantira l’Etat de droit, afin que les citoyens puissent exprimer leurs droits civiques et politiques », avait alors indiqué la présidence gambienne.

Vague de protestations

« Nous avons vaincu la dictature » mais « maintenir la paix pour renforcer notre démocratie reste notre plus grand défi. Cela requiert de la patience, de la tolérance et des erreurs sont inévitables mais nous les corrigerons au fur et à mesure qu’on essayera de parfaire la nouvelle Gambie », a lancé dimanche Adama  Barrow. La Gambie, petit pays anglophone enclavé dans le Sénégal, à l’exception d’une étroite façade côtière prisée des touristes, a été dirigée d’une main de fer pendant 22 ans par Yahya Jammeh, un ancien militaire.

En août 2012, il avait fait fusiller neuf détenus, dont deux Sénégalais, entraînant une vague de protestations dans le monde, particulièrement au Sénégal. Il avait ensuite annoncé un « moratoire » sur les exécutions. En décembre 2016,Yahya Jammeh avait refusé de reconnaître sa défaite à l’élection présidentielle face à l’opposant Adama Barrow. Il s’était finalement résolu à quitter le pouvoir et le pays en janvier, à la suite d’une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.

Le Quotidien/AFP