La France veut contrôler sur son sol l’ensemble de la chaîne de production du paracétamol d’ici trois ans, a annoncé jeudi le gouvernement deux jours après l’appel du président Macron pour relocaliser certains médicaments.
« Des travaux sont ainsi engagés avec (les laboratoires) Seqens, Upsa et Sanofi pour que, d’ici 3 ans, la France soit en mesure de reproduire, conditionner et distribuer du paracétamol », précise un communiqué conjoint des ministères de la Santé et de l’Economie. Mardi, le chef de l’Etat, en visite dans une usine de Sanofi, avait souhaité que la France retrouve son indépendance « technologique, industrielle et sanitaire », en relocalisant notamment certaines productions de médicaments. « Nul ne peut concevoir que la France soit un jour dans l’incapacité de permettre à chacun d’accéder à des soins, à des traitements et à des médicaments », a développé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran. En février, un rapport commandé par le gouvernement avait fait plusieurs recommandations sur d’éventuelles pénuries de médicaments essentiels. Le paracétamol, principe actif du Doliprane très consommé par les Français, avait connu une forte demande des consommateurs au début de la crise du Covid, sans pour autant être en pénurie.
Le communiqué complète également les mesures annoncées mardi par le président Macron, notamment la mise en place d’une enveloppe de 200 millions d’euros en 2020 pour financer des infrastructures de production dans l’industrie pharmaceutique. « Le gouvernement a d’ores et déjà sélectionné six projets pour un montant total de 78 millions d’euros », détaille-t-il avant de donner les noms des laboratoires retenus: Abivax, Innate Pharma, Inotrem, Osivax, Xenothera et Genoscience. Pour les 120 autres millions d’euros, un appel à manifestation d’intérêt a été publié jeudi afin « d’identifier les projets d’investissements qui permettront de faire croître très rapidement la production de médicaments impliqués dans la prise en charge des patients atteints de la Covid-19 », expliquent les deux ministères.
AFP