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La France lance une vaccination « généralisée » des adolescents contre le papillomavirus


Si le papillomavirus est souvent bénin, l'infection peut persister et aboutir à des lésions pré-cancéreuses puis à un cancer. (Photo : Pixabay)

Une vaccination gratuite « généralisée » des adolescents va être lancée dans les collèges en France afin de mieux lutter contre le papillomavirus responsable chaque année de plus de 6.000 cancers, a annoncé mardi le président français Emmanuel Macron.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces cancers pourraient être éradiqués grâce au dépistage et à la vaccination. Une vaccination généralisée « permet d’éviter beaucoup de cancers » et « beaucoup de pays l’ont fait », a fait valoir Emmanuel Macron alors que la couverture vaccinale contre le papillomavirus en France est l’une des plus faibles d’Europe.

La présidence française a précisé que la vaccination ne sera pas obligatoire et qu’un accord parental sera nécessaire. « La question se posera pour savoir si à un moment donné on la rendra obligatoire », a indiqué le chef de l’Etat. Le virus qui touche une grande majorité des personnes sexuellement actives est à l’origine de diverses infections de la peau et des muqueuses. Si le papillomavirus est souvent bénin, l’infection peut persister et aboutir à des lésions pré-cancéreuses puis à un cancer.

Sur les 6.000 cancers attribuables à une telle infection chaque année en France, une majorité concerne le col de l’utérus, le reste affectant l’anus, la sphère ORL, la vulve, le vagin ou le pénis. La vaccination est recommandée pour les filles et les garçons entre 11 et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans et reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes. Lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, la protection conférée par le vaccin contre les virus est proche de 100%.

En Australie, grâce à la vaccination, le taux de personnes infectées est passé de 22,7% en 2005-2007 à 1,5% en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. Les prévisions envisagent une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici 15 ans. En France, à fin 2021, 37,4% des jeunes filles de 16 ans avaient reçu deux doses de vaccin et chez les garçons 6% avaient reçu une dose à 15 ans, selon des chiffres officiels. En Finlande, Suède, Hongrie, Norvège, Espagne ou au Royaume-Uni, le taux de vaccination des adolesentes dépasse les 70%.

Contrairement à d’autres pays, la vaccination en France contre le papillomavirus repose sur une décision de l’adolescent ou de ses parents de prendre un rendez-vous avec un médecin.

Selon Sophie Vaux, coordinatrice de programme au sein de l’organisme Santé Publique France, « une prise en charge par la médecine scolaire pourrait permettre d’augmenter les couvertures vaccinales » en France « comme cela a été observé en Australie, au Canada, en Finlande, en Norvège ou en Écosse ».