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La France, l’Allemagne et l’Italie suspendent l’utilisation du vaccin AstraZeneca


L'administration du président américain Joe Biden avait annoncé mercredi soutenir la levée des brevets sur les vaccins Photo AFP

L’Allemagne d’abord, suivie de l’Italie et enfin de la France ont décidé ce lundi de « suspendre par précaution » l’utilisation du vaccin AstraZeneca. La France attend un avis de l’autorité européenne du médicament qui sera rendu mardi, a annoncé Emmanuel Macron.

Le chef de l’État français a dit « espérer reprendre vite » la vaccination avec ce sérum « si l’avis de l’autorité européenne le permet », alors que plusieurs pays européens ont eux aussi suspendu ce vaccin.

Une dizaine de pays dont l’Allemagne et l’Italie, ont en effet suspendu par précaution l’utilisation du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, après le signalement d’effets secondaires « possibles » mais sans lien avéré à ce stade. L’agence du médicament italienne, AIFA, « a décidé à titre de précaution et de manière temporaire, dans l’attente d’une décision de l’EMA », l’Agence européenne des médicaments, « d’interdire l’utilisation du vaccin AstraZeneca sur tout le territoire national », indique un communiqué de l’AIFA.

Le groupe pharmaceutique anglo-suédois affirme qu’il n’y a « aucune preuve de risque aggravé » de caillot sanguin entraîné par son vaccin, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il n’y a « pas de raison de ne pas utiliser » ce vaccin.

Aucun lien prouvé

Le Danemark a été le premier pays le 11 mars à suspendre le vaccin d’AstraZeneca « après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins » chez des personnes vaccinées. Il a rapidement été suivi par l’Islande. La Norvège a également suspendu le même jour les injections de ce vaccin, par précaution. Plusieurs cas de caillots sanguins chez des adultes vaccinés y ont été rapportés, mais là encore sans qu’aucun lien ne soit encore prouvé. En outre, les autorités sanitaires norvégiennes se sont inquiétées samedi de cas d’hémorragies cutanées chez des personnes relativement jeunes ayant reçu une dose du vaccin AstraZeneca.

La Bulgarie a annoncé le vendredi 12 mars la suspension « par précaution » des injections, au lendemain des décisions prises par les trois pays nordiques, tandis qu’une enquête est en cours après le décès d’une femme vaccinée. Toutefois, selon le ministre de la Santé, « aucun lien n’a été établi » à ce stade avec la vaccination survenue la veille de cette femme, qui souffrait de surpoids et avait subi plusieurs pontages coronariens.

Suspensions de lots

Dimanche, ce sont l’Irlande et les Pays-Bas qui ont également suspendu l’utilisation du vaccin, toujours par précaution, après les cas de caillots sanguins rapportés au Danemark et en Norvège.

L’Autriche a annoncé dès le 8 mars suspendre l’utilisation d’un lot de vaccins AstraZeneca (ABV5300) après qu’une infirmière de 49 ans est décédée de « graves problèmes de coagulation sanguine », quelques jours après avoir été vaccinée. Quatre autres pays européens – l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et le Luxembourg – ont également suspendu l’utilisation des vaccins de ce lot d’un million de doses, qui a été envoyé dans 17 pays européens.

AFP/LQ

Dix cas possibles de caillots sanguins aux Pays-Bas

Dix cas d’effets secondaires potentiellement liés au vaccin AstraZeneca contre le coronavirus, dans lesquels la formation de caillots sanguins a pu jouer un rôle, ont été signalés aux Pays-Bas, sans lien avéré à ce stade, a déclaré lundi un centre néerlandais de surveillance des médicaments. Le ministère néerlandais de la Santé a annoncé dimanche suspendre pour deux semaines l’utilisation du vaccin développé par le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca et l’université d’Oxford, après le signalement de cas de caillots sanguins notamment au Danemark et en Norvège.

Le centre Lareb, qui est chargé d’identifier les risques liés à l’utilisation des médicaments aux Pays-Bas, a indiqué lundi avoir « reçu dix signalements sur le vaccin AstraZeneca, dans lesquels la thrombose ou l’embolie peuvent avoir joué un rôle ». Aucun cas de diminution du nombre de plaquettes n’a été rapporté pour le moment, a fait savoir Lareb dans un communiqué. Le ministère de la Santé avait précédemment déclaré qu’aucun cas de caillots sanguins n’était actuellement connu aux Pays-Bas. Le ministre de la Santé Hugo de Jonge a estimé dimanche qu’il était « sage d’appuyer maintenant sur le bouton pause par précaution ».

« La question cruciale est de savoir s’il s’agit de plaintes après vaccination ou en raison de la vaccination. Il ne devrait y avoir aucun doute sur les vaccins », a-t-il expliqué, cité dans un communiqué. Près de 289 000 rendez-vous pour l’administration d’une dose du vaccin AstraZeneca ont dû être annulés en conséquence, a rapporté l’agence de presse néerlandaise ANP.

La suspension du vaccin AstraZeneca est un coup dur pour la campagne de vaccination néerlandaise, qui s’est accélérée ces dernières semaines après un lent démarrage. Les Pays-Bas ont été le dernier pays de l’UE à lancer leur campagne de vaccination. Le pays a jusqu’à présent recensé plus de 1,1 million de cas de coronavirus, et 16 000 décès, selon les derniers chiffres officiels.