Au moins deux des dix personnes qui ont pris d’assaut en février l’ambassade de Corée du Nord à Madrid, dérobant des ordinateurs, sont liés à la CIA américaine, affirme mercredi le quotidien espagnol El Pais.
« Au moins deux des dix assaillants, qui ont frappé et interrogé les huit personnes qui étaient dans la légation, ont été identifiés et ont des liens avec les services secrets des États-Unis », a assuré El Pais, citant des sources policières et au sein du contre-espionnage espagnol (CNI).
Les enquêteurs – qui ont exclu la piste de délinquants pour privilégier celle d’un commando militaire qui savait ce qu’il cherchait – sont parvenus à cette conclusion après avoir analysé des images des caméras de surveillance et interrogé des témoins.
Selon les sources citées par El Pais, l’objectif de cet assaut, intervenu quelques jours avant le sommet fin février à Hanoï entre le président américain, Donald Trump, et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong Un, « était d’obtenir des informations sur Kim Hyok Chol », dernier ambassadeur de Corée du Nord en Espagne.
Expulsé en septembre 2017, Kim Hyok Chol est devenu depuis l’une des personnes de confiance de Kim Jong Un et son émissaire pour les États-Unis. Il était arrivé à Hanoï une semaine avant le sommet pour le préparer avec le représentant spécial des États-Unis pour la Corée du Nord, Stephen Biegun.
Toujours selon El Pais, les autorités espagnoles ont demandé des explications à la CIA, qui a répondu par la négative mais de façon « peu convaincante ». Les services secrets américains auraient agi « probablement en coopération » avec ceux de la Corée du Sud, poursuit le quotidien.
L’assaut de l’ambassade nord-coréenne, le 22 février dernier, est entouré de mystère. La police et le gouvernement espagnols n’ont rien confirmé officiellement, si ce n’est qu’une Nord-Coréenne avait été prise en charge légèrement blessée sur la voie publique non loin de l’ambassade.
Selon El Pais, les dix hommes sont entrés dans l’ambassade avec des armes factices et ont bâillonné et ligoté ses occupants. Ils auraient ensuite dérobé des documents, ordinateurs et téléphones avant de quitter les lieux avec des véhicules de l’ambassade.
AFP