La direction de la CDU a menacé d’utiliser « tous les moyens » contre ses membres tentés par une alliance avec le parti d’extrême droite AfD, qu’elle accuse d’être indirectement la cause du meurtre récent d’un élu local.
Le parti de la droite conservatrice, dirigé jusqu’à fin 2018 par Angela Merkel, a adopté une résolution excluant toute alliance ou rapprochement avec l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), une formation d’extrême droite créée en 2013 et bien installée depuis dans le paysage politique allemand, en particulier en ex-RDA.
Plusieurs de ses membres ont ces derniers jours évoqué un éventuel rapprochement avec ce parti, qui a fait son entrée au Bundestag en 2017. Angela Merkel a elle-même toujours refusé un rapprochement avec ce parti.
« La CDU utilisera tous les moyens disponibles pour faire exécuter cette décision » de ne pas s’allier avec l’AfD, menace-t-elle. La CDU rend même l’AfD responsable indirectement du meurtre par balle, début juin, d’un élu local pro-migrant de Hesse, Walter Lübcke. Le suspect dans cette affaire est un homme proche du milieu néonazi et déjà condamné pour des violences racistes.
Pas même partager un café
« Nous savons comment la diffamation personnelle peut conduire à des menaces de mort, à des actes de violence et même à des meurtres », souligne la direction de la CDU. Pour elle, « quiconque au sein de la CDU plaide pour le rapprochement ou même la coopération avec l’AfD doit savoir qu’il s’adresse à un parti qui tolère les idées d’extrême droite, l’antisémitisme et le racisme dans ses rangs ».
Même tonalité du côté de la CSU, la droite bavaroise membre de la coalition au pouvoir : boire simplement un « café dans un parlement local » avec un membre de l’AfD est à proscrire, a prévenu son dirigeant, Markus Söder.
Ces mises au point interviennent après que deux dirigeants de la CDU dans des Länder d’ex-Allemagne de l’Est, où se dérouleront après l’été des élections à haut risque, eurent évoqué ces derniers jours un possible rapprochement avec la formation d’extrême droite. Peu avant, c’est l’ancien chef du Renseignement intérieur, Hans-Georg Maassen, membre de l’aile la plus à droite de la CDU, qui n’a pas exclu une alliance au niveau national.
LQ/AFP