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La Californie face à un incendie qui génère son propre climat


Ce brasier n'a fait que grossir depuis la mi-juillet, attisé par une chaleur étouffante, une sécheresse alarmante et des vents continus. (photo AFP)

Le plus gros incendie de Californie, qui a déjà dévoré l’équivalent de la ville de Chicago en végétation, est si volumineux qu’il génère désormais son propre climat, au risque de rendre la tâche des pompiers qui le combattent encore plus ardue lundi.

Quelque 5 400 soldats du feu sont mobilisés face aux flammes du Dixie Fire dans les forêts du nord de la Californie. Ce brasier n’a fait que grossir depuis la mi-juillet, attisé par une chaleur étouffante, une sécheresse alarmante et des vents continus. Le Dixie Fire est si gros qu’il a déjà créé ces derniers jours des nuages appelés pyrocumulus qui provoquent foudre, vents violents et alimentent en retour l’incendie.

« La journée de demain pourrait être très difficile : si ces nuages sont assez hauts, ils ont le potentiel de produire des éclairs », a alerté Julia Ruthford, la météorologue affectée à ce brasier. Des secouristes ont été dépêchés d’aussi loin que la Floride pour prêter main forte.

Malgré sa superficie, le Dixie Fire a pour l’instant surtout progressé dans des zones extrêmement recluses, ce qui explique que seulement des dizaines de structures (des maisons et d’autres bâtiments) n’aient jusqu’ici été détruites.

Le même « coupable » qu’en 2018

Progressant sur des sentiers extrêmement escarpés, les pompiers sont parfois aidés d’un train, depuis lequel ils peuvent copieusement arroser les zones autrement inaccessibles. Mais dans ces conditions, « les braises peuvent facilement voler à plus d’un kilomètre du feu » explique Rick Carhart, porte-parole des pompiers, et les lieux qui accueillent les personnes évacuées comme le village de Quincy, se retrouvent eux-mêmes menacés.

Les feux de forêt sont courants en Californie – à tel point que les habitants se demandent parfois ce qu’il reste à brûler. Mais en raison du changement climatique, cet été est particulièrement violent. Un golf à l’herbe jaunie, des plaisanciers qui se baignent dans un lac qui n’est que l’ombre de lui-même… Dans la région, les signes de la sécheresse qui nourrit les brasiers sont partout.

Les feux ont déjà ravagé trois fois plus de végétation cette année qu’ils ne l’avaient à cette époque en 2020, pourtant la pire année de l’histoire de Californie en termes d’incendies.

Selon une enquête préliminaire, la chute d’un arbre sur un des milliers de câbles électriques qui dessinent le paysage américain est à l’origine du Dixie Fire. Cette ligne électrique est celle de Pacific Gas & Company, un opérateur privé déjà coupable d’avoir provoqué le Camp Fire, un incendie qui avait quasiment rayé la ville de Paradise de la carte et tué 86 personnes en 2018, à seulement quelques kilomètres de là.

LQ/AFP