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La Belgique et le gotha rendent un dernier hommage à la reine Fabiola


La Belgique et le gotha mondial ont rendu vendredi un dernier hommage à la reine Fabiola, au cours de funérailles nationales empreintes de sobriété et surtout très musicales, comme le souhaitait la veuve du roi Baudouin.

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Le roi Philippe et la reine Mathilde ont salué la mémoire de la reine Fabiola ce vendredi dans la cathédrale des Saints Michel et Gudule. (Photos : AFP)

Sous une pluie drue, un corbillard, encadré par des cavaliers de la garde royale à cheval, a quitté en début de matinée le Palais royal de Bruxelles, où reposait la cinquième reine des Belges depuis mardi, pour rejoindre la cathédrale des Saints Michel et Gudule, distante de quelques centaines de mètres, accompagné par la famille royale au grand complet. Le cercueil de chêne clair, sur lequel un petit drapeau belge noir, jaune et rouge avait été déposé, a été porté jusqu’au choeur de la cathédrale et posé à même le sol.

Fervente catholique et proche du courant spirituel du « Renouveau charismatique », qui insiste sur « l’espérance de la résurrection », l’ancienne souveraine avait souhaité une cérémonie « simple et sobre » et donnant une large place à la musique classique, l’une de ses passions. Mais en raison de son rang, les funérailles de celle qui fut la cinquième reine des Belges pendant 33 ans, ont également respecté un strict protocole.

Le roi Philippe et la reine Mathilde, visiblement très affectée, et leurs quatre jeunes enfants, notamment la princesse héritière Elisabeth, 13 ans, ont rejoint dans la cathédrale les principales autorités du pays et de nombreuses têtes couronnées européennes, mais aussi des centaines de simples citoyens belges. Une grande photo en noir et blanc de la reine Fabiola et du roi Baudouin, décédé en 1993, regardant vers le ciel dans une image symbolisant leur communion et leur profonde foi catholique, était posée sur un chevalet. La princesse Elisabeth et son frère Gabriel, 11 ans, ont pris la parole en néerlandais et en français pour des actions de grâce, le prince héritier du Luxembourg Guillaume, petit-neveu de Fabiola, en allemand, troisième langue nationale en Belgique. D’autres jeunes membres de la famille se sont exprimés en anglais et en espagnol. « Le roi Baudouin et la reine Fabiola n’ont cessé de rechercher la paix », a dit Elisabeth, en souhaitant s’en « inspirer ».

> Rite du dernier adieu

Le baryton-basse belge José Van Dam, fait baron en 1998 et grand ami de la reine, a ensuite interprété du Bach, son compositeur préféré. Il devait également interpréter un extrait de la comédie musicale « L’homme de la Mancha », popularisée en français par Jacques Brel.

Plusieurs centaines de personnes s’étaient massées devant la cathédrale. « Je suis venu rendre hommage à une femme que j’ai l’impression d’avoir toujours connue, parce qu’elle était très proche des gens, et parce que la royauté c’est important pour l’unité de la Belgique », a expliqué à l’AFP Christian Hanneuse, un retraité de 61 ans. Jacqueline Longville, une ancienne infirmière qui explique avoir « beaucoup côtoyé Fabiola dans ses oeuvres caritatives » soulignait que « Fabiola aurait voulu des funérailles toutes simples dans sa paroisse », se disant « très déçue » que sa volonté n’aie pas été entièrement respectée.

Parmi les familles royales, figuraient l’ancien Grand-Duc Jean de Luxembourg, veuf de la soeur des anciens rois Baudouin et Albert, et l’actuel Grand-Duc Henri, cousin germain du roi Philippe. La couronne d’Espagne, le pays d’origine de Fabiola, était représentée par l’ancien roi Juan Carlos et la reine Sofia. Présents également l’ancienne reine des Pays-Bas, Beatrix, le roi Harald V et la reine Sonja de Norvège, le roi Charles XVI Gustave et la reine Silvia de Suède, la reine Margrethe II du Danemark, le prince Moulay Rachid du Maroc. L’impératrice Michiko du Japon, 80 ans, et la princesse Sirindhorn de Thaïlande, deux amies de Fabiola, avaient fait le déplacement jusqu’à Bruxelles. Le Royaume-Uni n’était représenté que par son ambassadeur.

A l’issue de la cérémonie, le « rite du dernier adieu » devait avoir lieu dans l’église Notre-Dame de Laeken, la paroisse attitrée de l’ancienne souveraine dans le nord de la capitale belge, en présence des proches, des membres du personnel qui l’ont servie ces dernières années et des paroissiens. La reine devait ensuite être inhumée au côté de Baudouin dans la crypte royale, située dans l’église.

AFP