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La balle sur les sanctions russes est dans le camp du président Trump


Le président russe Vladimir Poutine (g) et son homologue américain Donald Trump (d), se sont téléphoné deux fois en une semaine (Photo : AFP)

Le Sénat américain a adopté jeudi des sanctions pour punir la Russie de son ingérence présumée dans l’élection présidentielle. Donald Trump doit maintenant décider s’il embrasse cette position dure envers Moscou ou s’il choisit le veto.

Ce texte, qui a été dénoncé par Moscou mais aussi critiqué dans l’Union européenne parce qu’il permet de punir des entreprises européennes, va maintenant être soumis au président Donald Trump, qui a le choix de le signer en l’état ou de le bloquer. Le texte sanctionne aussi l’Iran et la Corée du Nord. Les élus américains veulent en premier lieu infliger des représailles à la Russie après une campagne de désinformation et de piratage attribuée à Moscou durant le scrutin de novembre aux Etats-Unis. L’annexion de la Crimée et les ingérences en Ukraine sont les autres motifs de punition avancés.

Le consensus est presque total au Congrès, où Moscou compte ses amis sur les doigts d’une main. Le vote à la Chambre des représentants mardi a été de 419 voix contre 3 et celui du Sénat jeudi de 98 voix contre 2. Le président Trump – qui tente depuis son élection d’améliorer les relations avec la Russie au grand dam de nombre d’élus qui voient dans Moscou un adversaire plus qu’un partenaire – peut apposer son veto mais ce serait une solution de courte durée.

Il suffirait au Congrès de revoter le texte à une majorité des deux tiers pour surmonter le non du chef de l’Etat. En général, les présidents s’épargnent cette humiliation en apportant un soutien tardif à la législation. Le texte prévoit aussi un mécanisme inédit qui déplaît à la Maison Blanche: les parlementaires s’arrogent le droit de s’interposer si jamais Donald Trump décidait de suspendre des sanctions existantes contre la Russie.

Cette initiative du Congrès passe très mal en Russie et jeudi, le président Vladimir Poutine a affirmé que son pays répondrait à l’«insolence» des Etats-Unis. Il a aussi dénoncé la «montée de l’hystérie antirusse» à Washington. La veille, c’est l’Union européenne qui avait mis en garde l’allié américain, craignant que ces sanctions ne pénalisent les entreprises énergétiques européennes, menacent l’approvisionnement européen en énergie et divisent davantage l’Occident.

De fait, cette mesure unilatérale fissure aussi l’unité affichée entre les Etats-Unis et l’Union européenne face à la Russie depuis l’annexion de la Crimée en 2014. Jusqu’à présent, le régime de sanctions contre la Russie en raison de la Crimée était coordonné des deux côtés de l’Atlantique, de façon à faire bloc.

Le Quotidien/AFP