Ce lundi midi, la garde à vue de l’homme soupçonné d’avoir tué trois Kurdes à Paris vendredi a été levée et il a été présenté à un juge d’instruction.
La garde à vue de l’homme de 69 ans, soupçonné d’avoir tué trois Kurdes à Paris vendredi, a été levée lundi matin et il a été présenté à un juge d’instruction et mis en examen. Il a été placé en détention provisoire, comme l’avait requis le parquet.
Le suspect, conducteur de train retraité de nationalité française, a été mis en examen par un juge d’instruction pour assassinat et tentative d’assassinat en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion, ainsi que pour acquisition et détention non autorisées d’arme.
« Une haine pathologique » envers les étrangers
Trois Kurdes, deux hommes et une femme, ont été tuées par balles et trois autres blessées vendredi 23, rue d’Enghien, à Paris par un homme, qui a reconnu devant les enquêteurs « une haine pathologique » envers les étrangers, selon la procureure de Paris Laure Beccuau.
Sur lui, quatre chargeurs contenant au total 14 munitions, une boîte de 25 munitions et une sacoche contenant un gant sont retrouvées. L’arme, acquise il y a quatre ans auprès d’un membre de son club de tir aujourd’hui décédé, est un « Colt 45 de 1911 » de l’armée américaine « d’apparence usée », selon une source proche du dossier.
Une nouvelle marche ce lundi
Le suspect est un homme âgé de 69 ans, conducteur de train à la retraite de nationalité française qui vivait chez ses parents à Paris. « J’ai toujours eu envie d’assassiner des migrants, des étrangers, depuis ce cambriolage », a déclaré le suspect en garde à vue, se décrivant « dépressif et suicidaire ».
Dans son blog, le leader de LFI revient sur la tuerie. « Nous ne croyons pas que l’assassin se soit rendu par hasard au lieu et à l’heure d’une réunion des femmes kurdes pour préparer la commémoration de l’assassinat il y a dix ans des trois dirigeantes kurdes », écrit-il, pointant que ces meurtres n’ont toujours pas été résolus et restent selon lui sous le sceau du « secret défense ».
« Évidemment, on ne peut rien envisager sans penser à la Turquie », poursuit Jean-Luc Mélenchon. « J’ai présenté les demandes de nos parlementaires et de notre comité d’action sur le sujet : levée totale du secret défense sur le dossier d’il y a dix ans, saisine du parquet anti-terroriste sur les assassinats du 23 décembre ».
Avant de se rendre rue d’Enghien à Paris, il s’était rendu à Saint-Denis, en banlieue parisienne, mais renonce faute de monde et ne pouvant recharger facilement son arme « en raison de sa tenue vestimentaire ».
Samedi, une marche en hommage avait été organisée, à Paris. Des incidents ont eu lieu en marge de la manifestation. Le CDK-F a toutefois annoncé la tenue d’une nouvelle marche en hommage aux victimes ce lundi, sur les lieux du drame. Débutée à 12h30, elle s’est déroulée dans le calme.