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Kim Jong-un ordonne de nouveaux essais nucléaires


Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un, à Pyongyang le 13 février 2016. (Photo : AFP)

Le leader nord-coréen Kim Jong-un a ordonné selon les médias officiels de nouveaux essais nucléaires, dans un nouveau défi à Séoul et Washington, engagés dans les plus importantes manoeuvres militaires conjointes de leur histoire.

Depuis que ces exercices militaires annuels ont débuté lundi, Pyongyang a lancé chaque jour des avertissements à l’égard des deux alliés en les menaçant notamment de frappes nucléaires préventives.

Quelques jours après avoir été pris en photo à côté de ce que les médias officiels nord-coréens ont présenté comme une tête nucléaire, miniaturisée, Kim Jong-un a déclaré que ces armes devaient encore être testées. A l’occasion d’un tir de missile balistique auquel il assistait jeudi, Kim Jong-un a souligné l’importance d’effectuer «davantage d’essais nucléaires pour évaluer la puissance destructrice des têtes nucléaires nouvellement fabriquées», rapporte vendredi l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

Mercredi, M. Kim avait assuré que son pays avait réussi à miniaturiser des têtes nucléaires pouvant être placées sur un missile balistique, créant ainsi une «vraie» dissuasion nucléaire. La question de la miniaturisation est essentielle, car s’il est connu que la Corée du Nord dispose d’un petit arsenal d’armes nucléaires, sa capacité à les transporter jusqu’à une cible choisie fait l’objet de débats houleux. De nombreux points d’interrogation pèsent sur les capacités de la Corée du Nord en matière de vecteur nucléaire. Bon nombre de spécialistes pensent qu’elle est loin d’avoir mis au point un missile balistique intercontinental (ICBM) qui puisse frapper le continent américain.

« Irréfléchi »

Il est de plus incertain qu’un éventuel engin miniaturisé conçu par la Corée du Nord soit suffisamment résistant pour supporter les chocs, les vibrations et les variations de températures associés à un vol balistique. Nombre d’experts ne croient pas que la Corée du Nord ait l’intention de lancer une frappe nucléaire de quelque nature qu’elle soit. Ils jugent que cela serait suicidaire compte tenu de la supériorité écrasante de la technologie américaine. Selon KCNA, les tirs de missiles balistiques à courte portée de jeudi, qui ont parcouru 500 kilomètres avant de s’abîmer en mer Orientale, aussi nommée mer du Japon, faisaient partie d’un exercice de contre-attaque nucléaire pour se défendre de forces armées invasives.

Le but était de simuler des conditions d’une «explosion de tête nucléaire depuis une altitude préétablie au-dessus de cibles dans les ports sous le contrôle ennemi de forces étrangères agressives». En assistant à ces tirs, Kim Jong-un a réitéré une menace d’attaque nucléaire immédiate si les manoeuvres conjointes «va-t-en-guerre» de la Corée du Sud et des Etats-Unis devaient porter atteinte à ne serait-ce «qu’un seul arbre ou un brin d’herbe» sur le sol nord-coréen.

«Je donnerai immédiatement l’ordre de lancer une attaque avec tous les moyens militaires» disponibles, a-t-il lancé. Ces manoeuvres annuelles entre les deux alliés aggravent systématiquement les tensions entre le Nord et le Sud. Pyongyang a menacé d’y répondre par des frappes nucléaires «à l’aveugle». La colère de Pyongyang a été renforcée par les informations selon lesquelles ces manoeuvres incluaient un scénario dans lequel toute la direction et la structure de commandement nord-coréenne serait décapitée au début d’un conflit.

Les tensions dans la péninsule n’ont fait qu’augmenter depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen en janvier, suivi par un tir de fusée à longue portée le mois dernier, tous deux en violation de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. Le Conseil de sécurité a depuis drastiquement alourdi les sanctions internationales visant le régime le plus isolé au monde. Réagissant à l’ordre de nouveaux essais nucléaires, Séoul a estimé vendredi que Kim Jong-un était particulièrement «irréfléchi».

«La communauté internationale a imposé un large éventail de sanctions, cela ne fait que les justifier», a déclaré Jeong Joon-Hee, porte-parole du ministère sud-coréen de l’Unification. Jeudi, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a enjoint à la Corée du Nord de «cesser ses actions déstabilisatrices».

Le Quotidien/AFP