Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker s’est dit « scandalisé » mercredi par les propos du président turc Recep Tayyip Erdogan accusant l’Allemagne et les Pays-Bas de « nazisme ».
« J’ai été scandalisé par ce qui a été dit par la Turquie sur les Pays-Bas, l’Allemagne et d’autres. Je n’accepterai jamais cette comparaison entre les nazis et les gouvernements actuels », a déclaré Jean-Claude Juncker à Strasbourg devant les eurodéputés, réagissant à la crise diplomatique qui oppose Ankara à plusieurs capitales européennes. La Turquie reproche aux Pays-Bas – qui votent mercredi pour des législatives test pour l’Europe – d’avoir refusé la participation de ministres turcs à des meetings de soutien à Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne référendaire pour renforcer ses pouvoirs présidentiels.
Erdogan avait promis de « faire payer le prix » aux Pays-Bas pour ce traitement, rappelant selon lui « le nazisme et le fascisme ». L’Allemagne avait été la première début mars à s’attirer les foudres du président turc, après que des municipalités ont interdit à des ministres turcs de promouvoir le « oui » au référendum du 16 avril. Le chef de l’État turc avait répliqué en accusant à maintes reprises Berlin d’user de méthodes « nazies ».
« Établir une comparaison avec cette période est totalement inacceptable », a tancé Jean-Claude Juncker mercredi. « Celui qui fait cela prend ses distances avec l’Europe », a-t-il averti, en référence aux négociations d’adhésion à l’UE de la Turquie, actuellement au point mort.
Le Quotidien/AFP