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Julian Assange: les grandes dates de la bataille judiciaire


Assange s'est livré à la police britannique le 7 décembre. (photo: AFP)

Les principales dates de la bataille judiciaire du fondateur de WikiLeaks, l’Australien Julian Assange, réfugié depuis 2012 dans l’ambassade d’Équateur à Londres, alors que la justice a une nouvelle fois refusé mardi de lever le mandat d’arrêt à son encontre.

Révélations et mandat d’arrêt

Fin juillet 2010, la presse mondiale publie 70 000 documents confidentiels sur les opérations de la coalition internationale en Afghanistan diffusés par le site internet WikiLeaks.

400 000 rapports concernant l’invasion américaine en Irak sont publiés en octobre et un mois plus tard, le contenu de quelque 250.000 câbles diplomatiques américains.

Le 18 novembre, la Suède lance un mandat d’arrêt européen contre Julian Assange dans le cadre d’une enquête pour viol et agression sexuelle présumés de deux Suédoises en août 2010. Assange assure que les jeunes femmes étaient consentantes.

Assange se livre à la police britannique le 7 décembre. Il est détenu neuf jours puis assigné à résidence dans le Suffolk (est de l’Angleterre).

En février 2011, un tribunal londonien valide la demande d’extradition de la Suède. L’Australien redoute d’être extradé aux États-Unis et d’y encourir la peine de mort, en raison de la publication des documents secrets américains.

Réfugié à l’ambassade d’Équateur

Le 19 juin 2012, pour échapper à l’extradition et après avoir épuisé ses recours, Assange se réfugie à l’ambassade d’Équateur à Londres et demande l’asile politique. L’Equateur, présidé alors par la grande figure de la gauche sud-américaine Rafael Correa, lui accorde l’asile en août.

En 2013, Quito exige en vain un sauf-conduit de Londres pour qu’Assange se rende en Équateur.

Les Nations Unies saisies

En 2015, une partie de l’affaire, prescrite, est classée sans suite en Suède, mais Assange doit toujours répondre des accusations de viol.

En janvier 2016, les autorités équatoriennes rejettent la demande de la justice suédoise d’interroger Assange, indiquant vouloir elles-mêmes procéder à l’interrogatoire.

Un groupe de travail de l’ONU, auprès duquel Assange a déposé plainte, estime en février qu’il est victime d’une « détention illégale et arbitraire par les autorités britanniques », appelant la Suède et le Royaume-Uni à l’indemniser. Les deux pays rejettent l’avis, non contraignant.

En septembre, pour la huitième fois en six ans, un tribunal suédois déboute Assange et maintient le mandat d’arrêt européen. L’Australien est auditionné mi-novembre par un procureur équatorien, en présence d’une magistrate suédoise.

Affaire de viol classée

En janvier 2017, le fondateur de WikiLeaks se dit prêt à se rendre aux États-Unis, à condition que ses droits soient garantis. Sa déclaration intervient alors que Chelsea Manning, condamnée en 2013 à 35 ans de prison pour avoir transmis plus de 700 000 documents confidentiels au site internet, voit sa peine réduite. La jeune militaire transsexuelle sera libérée quatre mois plus tard.

En mai, la justice suédoise classe sans suite les accusations de viol à son encontre. Le mandat d’arrêt britannique reste néanmoins valide car l’Australien a violé en 2012 les conditions de sa liberté sous caution.

Le nouveau président équatorien, Lenin Moreno, annonce que le « hacker » peut rester dans son ambassade. Mais ses prises de position semblent agacer les autorités qui souhaitent trouver une solution à cette situation de plus en plus délicate.

En décembre, Quito accorde à Assange la nationalité équatorienne et demande à Londres de lui reconnaître un statut diplomatique, ce qui lui permettrait de quitter l’ambassade sans être arrêté. Le Royaume-Uni refuse.

Mandat d’arrêt maintenu

En janvier 2018, le gouvernement équatorien dit être à la recherche d’une « médiation » pour trouver un accord avec Londres sur la situation « insoutenable » de Julian Assange.

Le 6 février, la justice britannique maintient le mandat d’arrêt visant Julian Assange, dont les avocats avaient demandé la levée en évoquant les problèmes de santé de leur client.

Une semaine plus tard, la décision est confirmée par le tribunal londonien de Westminster.

Le Quotidien/ AFP