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Joe Biden aux obsèques de George Floyd : « L’heure de la justice raciale » est venue


La prise de parole de plusieurs élus démocrates aux obsèques de George Floyd leur a donné une tonalité politique. (Photo : AFP)

« L’heure de la justice raciale » est venue aux États-Unis, a lancé mardi le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden dans une vidéo diffusée pendant la cérémonie d’obsèques de George Floyd à Houston.

« Nous ne pouvons plus nous détourner du racisme qui blesse notre âme », a ajouté l’ancien vice-président de Barack Obama, en rendant hommage à cet Afro-Américain de 46 ans, dont la mort il y a quinze jours sous le genou d’un policier blanc a suscité une vague de manifestations dans tout le pays et au-delà. Joe Biden avait rencontré lundi en privé les proches de George Floyd à la veille de ses funérailles dans la ville texane de Houston où il avait grandi.

« Pourquoi est-ce que dans ce pays de trop nombreux Américains noirs se lèvent le matin en sachant qu’ils pourraient mourir en vivant simplement leur vie? », a interrogé dans sa vidéo le candidat démocrate à la Maison-Blanche, qui affrontera le 3 novembre un Donald Trump faisant montre de fermeté depuis le début du mouvement.

Plusieurs élus démocrates ont pris tour à tour la parole dans l’église bondée Fountain of Praise de Houston, donnant aux funérailles une tonalité politique. « George Floyd a changé le monde et nous allons le faire savoir au monde », a déclaré l’élu du Texas à la Chambre des représentants Al Green. « Nous devons faire en sorte de ne pas sortir d’ici aujourd’hui après avoir célébré sa mémoire sans nous assurer de faire ce qui est nécessaire pour ne pas oublier et pour que cela n’arrive plus aux générations à venir », a-t-il ajouté.

Il avait pour « mission » sur Terre de « faire se lever les gens »

Représentante démocrate de la circonscription de Houston au Congrès américain, Sheila Jackson Lee lui a succédé sur scène et dit espérer elle aussi que George Floyd ne soit pas mort en vain. Il avait pour « mission » sur Terre de « faire se lever les gens et qu’ils ne se rassoient pas tant qu’ils n’auraient pas obtenu justice », a-t-elle dit.

Très applaudie, elle a fait savoir que les anciens présidents démocrates Bill Clinton et Barack Obama avaient écrit à la famille de George Floyd, à laquelle a également été remis un drapeau américain au nom de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi. Cette dernière s’était symboliquement agenouillée la veille au Congrès à Washington avec d’autres élus démocrates avant de présenter une proposition de loi visant à réformer la police aux États-Unis.

« C’est l’heure de célébrer sa vie », avait lancé la pasteure Mia Wright dans l’église bondée Fountain of Praise en ouvrant la cérémonie funèbre. Les proches de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans tué par un policier blanc il y a quinze jours à Minneapolis, dans le nord du pays, se sont étreints devant son cercueil ouvert, tandis qu’un groupe de gospel entamait des chants enlevés. Le silence s’était en revanche imposé à l’arrivée du cercueil, pour lequel des policiers ont formé une haie d’honneur.

Plus de 6 000 personnes avaient défilé toute la journée devant son cercueil exposé dans l’église, pour une prière ou lui dire un dernier mot, le poing levé. Mardi, la cérémonie était réservée à 500 invités, des proches, quelques personnalités comme l’acteur Jamie Foxx ou le boxeur Floyd Mayweather, ainsi que des élus, tous priés de porter un masque en raison du nouveau coronavirus.

George Floyd devait ensuite être enterré aux côtés de sa mère Larcenia, décédée en 2018, dont il avait le surnom « Cissy » tatoué sur la poitrine. Lors de son calvaire, il avait supplié le policier Derek Chauvin de le relâcher en implorant « maman ».

LQ/AFP