Le Parlement japonais a réélu ce mercredi Shinzo Abe Premier ministre, après la victoire écrasante de son parti lors des récentes élections législatives anticipées.
M. Abe, 63 ans, est ainsi en passe de réaliser le record de longévité d’un Premier ministre au Japon.
Les parlementaires ont massivement voté en sa faveur après que sa formation conservatrice, le Parti libéral-démocrate (PLD), a remporté une majorité des deux tiers le 22 octobre.
Au cours de la brève campagne de 12 jours, il avait souligné la nécessité d’un gouvernement fort face à ce qu’il a appelé « la double crise » du Japon, à savoir une Corée du Nord imprévisible et belliqueuse, ainsi que la chute de la natalité.
Il a également promis d’engager un débat sur la question controversée d’un amendement de la Constitution pacifiste du pays, dictée par les Etats-Unis après la reddition du Japon à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.
A la chambre basse, qui comprend 465 sièges, M. Abe a remporté mercredi 312 voix provenant de la coalition conservatrice au pouvoir. A la chambre haute (242 sièges), où son camp dispose également d’une majorité des deux tiers, il a obtenu 151 voix.
« Notre chambre nomme M. Shinzo Abe Premier ministre », a déclaré le président de la chambre basse Tadamori Oshima, après le scrutin retransmis à la télévision.
M. Abe, souriant, a ensuite circulé dans l’hémicycle en serrant les mains de ses partisans.
Le coup de pouce de l’opposition
Malgré sa large victoire aux législatives, il ne jouit pas d’une cote de popularité élevée, et la plupart des analystes attribuent sa victoire à la faiblesse de l’opposition.
Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, s’est disloqué en septembre sous l’effet du lancement d’un nouveau parti conservateur par la gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, le Parti de l’espoir. Plusieurs membres du Parti démocrate se sont dirigés vers cette nouvelle formation, tandis que son aile gauche créait un autre mouvement, le Parti démocrate constitutionnel.
Mais, en renonçant à être candidate aux législatives, Mme Koike a laissé les électeurs de son parti sans Premier ministre potentiel, car au Japon le chef du gouvernement doit être issu du Parlement. Cette décision a fortement affecté sa cote de popularité.
Le Parti de l’espoir a obtenu seulement 50 sièges et les Démocrates constitutionnels 55. La coalition conservatrice de M. Abe a remporté 313 sièges, gardant ainsi sa précieuse majorité des deux tiers, nécessaire pour engager tout changement dans la Constitution.
Le Quotidien / AFP