Le tout nouveau ministre japonais de l’Environnement a dit vouloir « débarrasser » le pays de ses centrales nucléaires, mettant en garde contre le risque d’un nouvel accident du type de celui de Fukushima en raison du risque sismique très élevé au Japon.
Ces propos sont les premiers tenus sur ce sujet délicat par Shinjiro Koizumi, étoile montante de la politique nippone et fils de l’ex-Premier ministre Junichiro Koizumi, depuis sa nomination mercredi lors d’un remaniement du gouvernement.
« Je voudrais réfléchir à la façon dont nous pourrions nous en débarrasser et non pas à la manière de les maintenir », a-t-il déclaré à la presse tard mercredi soir, semblant se faire l’écho de la position anti-nucléaire de son père. « Nous serons finis si nous laissons (un accident nucléaire, NDLR) se produire une seconde fois dans le même pays. Il nous est impossible de savoir quand nous allons subir un tremblement de terre ».
Toutefois, ces propos ne devraient pas changer dans l’immédiat la politique déjà affichée par le Japon, qui prévoit de réduire progressivement sa dépendance à l’énergie nucléaire, un objectif rendu compliqué par la forte dépendance actuelle de l’archipel envers le charbon.
Ambitions post-Fukushima
Coqueluche des médias japonais, Shinjiro Koizumi, 38 ans, est le troisième plus jeune ministre nommé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son père est connu pour avoir changé radicalement sa position sur le nucléaire depuis qu’il a quitté la politique, pour s’y opposer vivement. Le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe dit vouloir à terme s’éloigner de l’usage de cette énergie mais prévoit néanmoins d’y avoir largement recours sur les années à venir, en particulier pour respecter ses obligations de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat signé en 2015.
Ses projets les plus récents envisagent de porter la part du nucléaire à 20-22% du mix énergétique du pays d’ici à 2030, contre 30% avant la catastrophe de Fukushima. Mais le Japon peine à redémarrer ses réacteurs, qui avaient tous été mis à l’arrêt après ce désastre atomique, provoqué par le gigantesque tsunami du 11 mars 2011 qui a dévasté la côte nord-est du pays. Les normes nationales de sûreté nucléaire ont ensuite été nettement durcies, et moins de dix réacteurs ont repris du service.
LQ/AFP