Près de 150 dauphins d’Electre se sont échoués vendredi sur une plage du Japon, où les habitants et gardes-côtes tentaient, dans des efforts désespérés, de les secourir, a-t-on appris auprès des autorités.
Des habitants sont venus prêter main forte aux secours, mais beaucoup de dauphins étaient déjà morts. (Photo AFP)
Les cétacés ont été découverts dans la localité de Hokota, dans la préfecture d’Ibaraki, à 100 km au nord-est de Tokyo. Certains secouristes, munis d’un seau d’eau, essayaient d’empêcher leur peau de sécher, d’autres de les remettre à la mer et les pousser vers le large, mais le courant les ramenait parfois vers le rivage.
Plusieurs animaux étaient blessés, présentant de profondes entailles. D’autres, déjà morts, étaient enterrés par les résidents. La municipalité n’était pas en mesure de donner de bilan précis à ce stade. « Nous assistons généralement à l’échouage d’un ou deux cétacés chaque année, mais c’est peut-être la première fois que nous en trouvons plus de 100 sur la plage », a déclaré un garde-côte.
Des scientifiques étaient attendus sur place pour se pencher sur les raisons d’un tel phénomène. « Les ultrasons qu’émettent les dauphins pour se repérer ont pu être absorbés par les bancs de sable, ce qui les aurait désorientés », a expliqué Tadasu Yamadao, chercheur au Musée national de la nature et des sciences, au journal Yomiuri. Il devait se rendre sur les lieux avec d’autres spécialistes, a indiqué une porte-parole du musée.
Ces dauphins d’Electre, également appelés « melon-headed whale » en anglais, étaient disséminés sur une distance d’environ 10 km de long. En 2011, 50 s’étaient déjà échoués non loin de là. Il s’agit d’une espèce relativement commune dans les eaux japonaises, où les pêcheurs capturent chaque année des centaines de dauphins, une pratique régulièrement condamnée par les organismes de défense des droits des animaux.
Malgré une consommation de moins en moins importante, le Japon pratique aussi la chasse à la baleine mais officiellement à des fins scientifiques, même si une grande partie de la chair finit ensuite sur les étals des marchés. Hasard du calendrier, quatre navires ont quitté les côtes vendredi afin de se livrer à cette pratique, jugée révoltante à l’étranger, dans le Pacifique Nord-Ouest.
L’archipel a en revanche dû renoncer pour la saison 2014-2015 à prendre la mer, avec harpons, en Antarctique, après un verdict de la Cour internationale de Justice (CIJ) qui, saisie par l’Australie, a jugé qu’il détournait à des fins commerciales une activité présentée comme étant destinée à la recherche animale.
AFP