Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a commandé mardi un rapport sur la présence de camps roms dans la péninsule, en vue de les fermer.
Matteo Salvini, qui est aussi vice-Premier ministre et chef de la Ligue (extrême droite), a demandé via une circulaire aux préfets de rédiger « un rapport sur la présence des Roms, Sinté (manouches) et Caminanti (nomades) », a annoncé le ministère dans un communiqué. « L’objectif est de vérifier la présence de camps illégaux pour établir un plan d’expulsion », a-t-il expliqué, ajoutant que les préfets avaient deux semaines pour réaliser ce rapport.
Les Sinté et les Roms sont des groupes ethniques traditionnellement itinérants qui vivent en Europe depuis des siècles. L’origine des Caminanti remonterait à l’occupation de la Sicile par les Normands aux XIe et XIIe siècles. L’association 21 Luglio (21 juillet), qui défend les droits des Roms et des Sinté, s’est dite mardi « profondément préoccupée » par la circulaire de Salvini, qu’elle juge « discriminatoire à l’égard de ces communautés, puisqu’elle n’affecte pas, par exemple, les sites habités par des personnes n’appartenant pas à ces groupes ethniques ».
Faible proportion
Environ 25 000 Roms, Sinté et Caminanti vivent dans des conditions de « ségrégation en matière de logement », a expliqué un représentant de l’association, qui accuse le gouvernement de maintenir des « ghettos ethniques ».
Le Conseil de l’Europe estime qu’entre 120 000 et 180 000 Roms, Sinté et Caminanti sont présents en Italie, soit l’une des communautés les plus faibles en proportion parmi les pays européens. En Italie, plus de la moitié ont la nationalité italienne, un emploi et un logement, mais leur intégration sociale est difficile et les manifestations d’hostilité à leur encontre sont fréquentes. Selon un rapport de l’association 21 Juillet datant de 2017, 26 000 Roms, Sinté et Caminanti vivaient dans des logements ou des campements d’urgence.
LQ/AFP