Plus de vingt migrants sont morts de froid sur une embarcation qui a été secourue dans la nuit de dimanche à lundi par des gardes-côtes italiens, a annoncé lundi une source médicale.
Selon le ministère italien de l’Intérieur, 3 528 migrants sont encore arrivés en janvier. (Photos : illustrations AFP)
« Il y a beaucoup de morts, certainement plus de vingt », a déclaré un médecin du centre des urgences de l’île italienne de Lampedusa, où ont été transférés la centaine de survivants, dont certains hospitalisés pour hypothermie.
Dans la matinée, les gardes-côtes avaient évoqué un premier bilan de sept morts. « Nous avons dans le centre six jeunes souffrant d’une forte hypothermie et on tente d’organiser leur transport par hélicoptère » vers des hôpitaux mieux équipés, a ajouté le médecin.
Selon les médias italiens, le total des morts pourrait atteindre 25 à 29 migrants. L’alerte avait été donnée dimanche après-midi par les migrants à l’aide d’un téléphone satellitaire. Le centre opérationnel des gardes-côtes a dépêché sur place deux navires marchands qui se trouvaient dans la zone, ainsi que deux vedettes parties de Lampedusa. Par des vents de force 7, ces deux vedettes ont secouru les migrants dimanche vers 21h GMT et sont arrivées lundi dans l’après-midi à Lampedusa.
« Des vagues atteignant huit mètres. Les horribles conditions de mer n’arrêtent pas cependant les trafics d’êtres humains depuis la Libye », ont écrit les gardes-côtes dans un communiqué relatant l’opération de sauvetage du bateau. L’hiver et le mauvais temps n’ont pas mis un terme aux départs de migrants clandestins, essentiellement depuis la Libye, après une année 2014 record qui a vu plus de 170 000 personnes débarquer en Italie.
Selon le ministère italien de l’Intérieur, 3 528 migrants sont encore arrivés en janvier. En trois semaines entre fin 2014 et début 2015, les gardes-côtes avaient d’ailleurs sauvé près de 3 000 migrants, dont plus de 2 000 dans des conditions dramatiques, alors qu’ils se trouvaient sur des cargos abandonnés par leur équipage près des côtes italiennes.
L’Union européenne a lancé à l’automne en Méditerranée l’opération « Triton » coordonnée par Frontex, l’agence de l’UE pour la surveillance des frontières, avec pour objectif de contrôler les frontières maritimes et secourir les navires en difficulté.
Parallèlement, l’Italie a peu à peu réduit son opération de sauvetage « Mare Nostrum », qui a permis de sauver des dizaines de milliers de vie grâce à un dispositif en mer largement supérieur à celui prévu par Triton, ce que déplorent les ONG humanitaires. « La fin de l’opération Mare Nostrum expose à de très grands risques tous les migrants et en particulier les plus vulnérables, comme les enfants, les femmes et les jeunes », a réagi lundi Raffaela Milano, une responsable de l’antenne italienne de l’ONG Save the Children.
AFP