L’ex-Premier ministre italien Matteo Renzi a annoncé mardi qu’il quittait le Parti démocrate (PD), la principale formation de la gauche dans la péninsule, pour créer son propre mouvement mais qu’il continuerait à soutenir le nouveau gouvernement de Giuseppe Conte.
« Aujourd’hui, le PD est un ensemble de courants » politiques « et je crains qu’il ne sera pas en mesure de répondre seul aux agressions de Salvini et à la difficile cohabitation avec les 5 Étoiles », a-t-il justifié dans une interview à La Repubblica, quotidien de gauche. Selon sa propre estimation, une trentaine d’élus, entre députés et sénateurs, sur les quelque 160 que compte le PD au Parlement, devraient le suivre dans sa nouvelle aventure qui n’a toujours pas, officiellement du moins, de nom.
Malgré ce départ du PD, revenu au gouvernement il y a une semaine grâce à une alliance avec le Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème) qu’il voulait, Matteo Renzi souligne qu’il continuera à soutenir le gouvernement. Il précise l’avoir dit personnellement au Premier ministre, Giuseppe Conte.
« Combattre le salvinisme »
Le combat contre Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite souverainiste), revient comme un leitmotiv tout au long de l’interview. « Je veux passer les prochains mois à combattre le salvinisme dans les rues, dans les écoles, dans les usines. Avoir renvoyé à la maison Salvini restera dans mon CV comme une des choses dont je suis le plus fier », a-t-il souligné.
Matteo Salvini, dont le parti gouvernait depuis 14 mois avec le M5S, a provoqué une crise politique et entraîné la chute du premier gouvernement Conte début août, en espérant obtenir des élections anticipées pour revenir en force au pouvoir. Les sondages lui attribuaient alors 36% à 38% des intentions de vote. Mais Matteo Renzi a poussé en faveur d’une alliance entre le M5S et le PD pour éviter un retour anticipé aux urnes.
« Le mauvais populisme qu’il (Matteo Salvini) exprime n’est pas défait et doit être combattu au sein de la société », estime l’ex-chef du gouvernement (2014-2016). « Le populisme ne connaît pas l’intelligence artificielle, le populisme c’est la stupidité naturelle », a martelé le politicien connu pour son franc-parler.
LQ/AFP