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Italie : « La crise n’est pas terminée », prévient le président


Il "serait inacceptable et impardonnable de disperser cet héritage, fait de sacrifice, de douleur, d'espoir et de besoin de confiance en notre peuple", a insisté le président. (photo AFP)

La crise du coronavirus en Italie « n’est pas terminée » a prévenu mardi, à l’occasion de la fête nationale, le président italien Sergio Mattarella, qui a loué « l’unité » de son pays face à l’épidémie.

Alors que près de 33 500 personnes sont décédées en trois mois du Covid-19, aujourd’hui apparemment maîtrisé, les célébrations de la Fête de la République italienne du 2 juin se déroulent cette année entre « sentiments d’incertitude et raisons d’espérer », a déclaré Sergio Mattarella.

« La crise n’est pas terminée et les institutions comme les citoyens devront encore faire face à ses conséquences et ses traumatismes (…) », a-t-il prévenu. Les souffrances de ces derniers mois « ne doivent pas être brandies les unes contre les autres », a-t-il plaidé, jugeant qu’il « serait inacceptable et impardonnable de disperser cet héritage, fait de sacrifice, de douleur, d’espoir et de besoin de confiance en notre peuple ». « L’Italie – dans cette situation d’urgence – a montré son meilleur visage », a estimé Sergio Mattarella, se disant « fier » de son pays et célébrant « l’unité morale » des Italiens face au virus, cet « ennemi invisible ».

« Moteur de la renaissance »

Cet esprit d’unité sera « le moteur de la renaissance », a promis le chef de l’État, à la charge honorifique mais garant de l’unité nationale, et dont les propos ont été salués par de nombreux responsables politiques. Symbole de ce « redémarrage », les « Frecce Tricolori », – la patrouille aérienne acrobatique italienne -, ont effectué mardi matin un survol de Rome dans un panache de fumée aux trois couleurs nationales. En début de semaine, les « flèches tricolores » avaient survolé pour un « message d’espoir et de solidarité », plusieurs villes du nord, partie de la péninsule la plus durement touchée par le coronavirus.

Le président Mattarella devait se rendre mardi après-midi, pour un hommage à la mémoire des victimes du Covid-19, dans cette même région de Lombardie, à Codogno, localité où était apparu pour la première fois mi-février le virus en Italie. Encore traumatisée, mais impatiente de retourner à la normalité comme de relancer son économie et le secteur clé du tourisme, l’Italie se déconfine progressivement depuis début mai. Commerces, cafés et terrasses ont rouvert, de même que la grande majorité des monuments et sites touristiques : Basilique Saint-Pierre, Pompéi, Colisée, tour de Pise, cathédrale de Milan et Florence, musées du Vatican, etc.

Dernière étape de cette levée des restrictions, les frontières rouvriront mercredi, de même que les Italiens seront de nouveau autorisés à se déplacer librement entre les régions. Selon le dernier bilan quotidien officiel, 60 personnes sont décédées du Covid-19 ces dernières 24 heures, pour 178 contaminations, chiffre le plus bas enregistré depuis le 26 février.

LQ/AFP