Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, s’est est pris jeudi aux présidents de région qui défient son gouvernement en anticipant les mesures nationales de déconfinement, et a mis en garde contre une deuxième vague de contagion.
« Les initiatives impliquant des mesures moins restrictives sont contraires aux règles nationales et par conséquent illégitimes », a tancé Giuseppe Conte lors d’une intervention devant la Chambre des députés. Plusieurs régions font pression en faveur d’un assouplissement plus rapide des mesures de confinement, parmi les plus sévères au monde, pour éviter de passer d’une crise sanitaire, qui a fait environ 28 000 morts, à une crise économique.
La Calabre, la pointe méridionale de la Botte italienne, a ainsi autorisé jeudi la réouverture des bars, restaurants et gîtes ruraux, suivant l’exemple de la Vénétie (Nord), qui avait donné le ton dès lundi en autorisant les ventes de plats à emporter et l’ouverture de certains magasins. « Nous ne pouvons pas gâcher les efforts faits jusqu’ici avec des initiatives hâtives durant cette phase délicate. Passer de ‘Fermons tout’ à ‘Rouvrons tout’ risquerait de compromettre de manière irréversible ces efforts », a-t-il affirmé.
Si le taux de contagion (R0), qui se situe actuellement entre 0,5 et 0,7 en Italie, remontait à 1, les services de soins intensifs seraient à nouveau débordés, a-t-il averti. À de rares exceptions près, le confinement ne commencera à être vraiment levé qu’à partir du 4 mai, et par étapes progressives. Selon le comité scientifique chargé de conseiller le gouvernement, la réouverture simultanée des activités économiques, des écoles et des lieux de sociabilité conduirait à « une hausse exponentielle incontrôlée des contagions ».
LQ/AFP