Le Commissaire européen à la Migration Dimitris Avramopoulos a estimé que les attaques de l’Italie contre l’Union européenne, accusée d’absence de solidarité dans la gestion des migrants, revenaient à « se tirer une balle dans le pied ».
« Je pense que les hommes politiques de votre pays devraient comprendre que vous n’êtes pas seuls en ce moment, que l’Europe cherche à vous aider. Au contraire, qui attaque l’UE se tire une balle dans le pied », a-t-il estimé dans une interview publiée dimanche par le quotidien La Repubblica (gauche).
Les hommes forts du gouvernement italien, Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite) et Luigi Di Maio, chef du Mouvement 5 Étoiles (antisystème), menacent depuis plusieurs jours l’UE de représailles, essentiellement sur le plan de la participation italienne au budget communautaire en raison de l’affaire des migrants sur le Diciotti.
Environ 150 migrants sont restés bloqués pendant des jours sur le navire des gardes-côtes italiens Diciotti dans le port sicilien de Catane, aucun pays européen n’ayant accepté d’en accueillir une partie.
« Menaces inacceptables »
Les migrants ont finalement débarqué dans la nuit de samedi à dimanche à la suite de l’accord de l’Église italienne, de l’Albanie et de l’Irlande de se répartir ces personnes.
« La Commission dit clairement non aux menaces, elles sont inacceptables. Tous les gouvernements sont tenus de respecter les obligations qui découlent de l’appartenance à l’UE », a poursuivi Dimitris Avramopoulos.
« Nous ne pouvons pas aller de l’avant avec des solutions ad hoc pour chaque navire. Le phénomène migratoire ne s’arrêtera pas rapidement donc nous devons le gérer tous ensemble comme une unique famille européenne », a ajouté le commissaire européen.
Dimanche à Bruxelles, Dimitris Avramopoulos a salué le débarquement des migrants qui se trouvaient à bord du Diciotti, rappelant encore une fois que l’UE « a besoin de mesures structurelles » pour gérer les questions liées à l’immigration.
LQ/AFP