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Israël va construire de nouveaux logements dans une colonie cible d’une attaque


A l'ouest de Ramallah dans le village de Kobar en Cisjordanie occupée, un manifestant palestinien jette des pierres sur des forces israéliennes lors d'affrontements, le 27 juillet 2018 (photo AFP/ Abbas Momani)

Israël a annoncé vendredi la construction de nouveaux logements dans une colonie de Cisjordanie occupée, en riposte à une attaque palestinienne qui a coûté la vie à un Israélien dans cette implantation.

Jeudi soir, un Palestinien de 17 ans s’est infiltré dans la colonie d’Adam, près de Ramallah, et a attaqué des Israéliens au couteau. L’un d’eux, Yotam Ovadia, âgé de 31 ans, a succombé à ses blessures dans la nuit et deux autres Israéliens ont été blessés. Un des trois Israéliens attaqués a tiré sur le Palestinien, Mohammed Dar Youssef, et l’a tué.

« La meilleure réponse au terrorisme est le renforcement des implantations (…) », a affirmé Lieberman sur Twitter, en annonçant la construction de 400 logements dans la colonie d’Adam. Vendredi matin, des affrontements ont éclaté entre Palestiniens et forces israéliennes dans le village de Kobar, à l’ouest de Ramallah, d’où l’assaillant palestinien était originaire.

Lors des contrôles de sécurité menés par les soldats à l’entrée et à la sortie du village, environ 150 Palestiniens ont lancé des pierres, des bombes incendiaires et des pneus enflammés vers les soldats qui ont répondu avec des moyens de dispersion anti-émeutes, a indiqué l’armée dans un communiqué.

« Des crimes quotidiens de l’occupation israélienne »

Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, trois Palestiniens ont été arrêtés dans ces affrontements qui n’ont pas fait de blessé. Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a qualifié vendredi l’attaque « d’opération courageuse résultant des crimes quotidiens de l’occupation israélienne. »

La dernière attaque palestinienne au couteau dans une colonie de Cisjordanie remonte au mois d’avril, quand un Palestinien avait tenté de poignarder un Israélien avec un tournevis près d’une station-service proche de la colonie de Maalé Adoumim, à l’est de Jérusalem.

L’assaillant, atteint par balles, avait succombé le lendemain. Ces dernières années, de nombreuses attaques au couteau contre des Israéliens ont été menées par des Palestiniens que les autorités israéliennes qualifient de « loups solitaires ».

« L’ennemi paiera un prix élevé »

L’attaque de jeudi est intervenue sur fond de violences récurrentes entre l’armée israélienne et les groupes palestiniens dans la bande de Gaza. Jeudi, la branche armée du Hamas a promis de venger la mort de trois de ses membres, tués la veille dans des raids israéliens menés en représailles à des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza, qui ont blessé un soldat israélien.

« L’ennemi paiera un prix élevé pour le crime qu’il commet quotidiennement contre les droits de notre peuple et de nos combattants », ont averti les brigades Ezzedine al-Qassam, l’aile militaire du Hamas.

Samedi, le Hamas a annoncé un cessez-le-feu au lendemain d’une escalade de violences ayant coûté la vie à quatre Palestiniens et à un soldat israélien – premier militaire israélien tué dans le secteur depuis la guerre de Gaza en 2014.

3.000 hectares brûlés depuis le 30 mars par des engins incendiaires artisanaux

Depuis l’annonce du cessez-le-feu, la région a connu une accalmie avec notamment une diminution du nombre de cerf-volants ou de ballons incendiaires lancés de la bande de Gaza vers le sud d’Israël.

Ces dernières semaines, les autorités israéliennes ont fait état d’une vingtaine d’incendies par jour et de près 3.000 hectares brûlés depuis le 30 mars par des engins incendiaires artisanaux lancés de la bande de Gaza.

Mardi, Israël a rouvert partiellement le terminal de Kerem Shalom, par où transitent les marchandises destinées à la bande de Gaza, qu’il avait fermé le 9 juillet en réaction aux incendies. Au moins 153 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début, le 30 mars, de manifestations contre le blocus israélien qui dure depuis plus de 10 ans et pour réclamer le droit au retour des Palestiniens qui ont fui ou ont été chassés de leurs terres à la création d’Israël en 1948.

Le Quotidien / AFP