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Israël : la nouvelle coalition de Netanyahu menacée


Naftali Bennett chef du parti le Foyer juif s'exprime lors d'une conférence, le 28 mars 2016 à Jérusalem. (Photo : AFP)

Les dirigeants du Foyer juif, un parti religieux nationaliste israélien, ont menacé dimanche de faire tomber le gouvernement dans sa nouvelle composition que le Premier ministre Benjamin Netanyahu projette de présenter lundi au Parlement.

Le conflit porte sur l’exigence de Naftali Bennett, chef du Foyer juif et ministre de l’Education, de nommer un attaché militaire au cabinet de sécurité, organe habilité à déclencher une guerre et composé d’un tiers des ministres. Benjamin Bennett a présenté cette demande avant le vote prévu lundi au Parlement sur la nomination de l’ultranationaliste Avigdor Lieberman au poste clé de ministre de la Défense. Sans les huit députés du Foyer juif, Benjamin Netanyahu ne disposerait plus d’une majorité.

«Nous voterons contre (la nomination de Lieberman) si la question (du cabinet) n’est pas résolue», a prévenu dimanche à la radio militaire la ministre de la Justice Ayelet Shaked, membre du Foyer juif et du cabinet de sécurité. Interrogée sur de possibles élections anticipées que pourrait provoquer un tel vote, elle a répondu qu’il s’agissait effectivement d’une «possibilité». Naftali Bennett a pour sa part proclamé sur les réseaux sociaux : «Je ne suis pas prêt à ce que des soldats meurent parce que le cabinet de sécurité reste aveugle à cause de l’égo de quelqu’un».

Selon les commentateurs, il faisait allusion à Benjamin Netanyahu qu’il a déjà accusé d’avoir dissimulé des informations aux membres du cabinet de sécurité durant la dernière guerre de Gaza à l’été 2014. M. Netanyahu a tenté de désamorcer la crise en proposant la création d’une commission de trois experts dirigée par un ancien conseiller à la sécurité nationale, qui rendrait d’ici trois semaines ses conclusions sur une éventuelle réforme du cabinet.

Mais cette solution a été rejetée pour le moment par Naftali Bennett. «Contrairement aux Etats-Unis où c’est le président qui décide d’une guerre, la législation israélienne stipule que c’est la commission ministérielle pour la sécurité nationale, autrement dit le cabinet et non le Premier ministre, qui est seul responsable du lancement d’une guerre», souligne Dan Meridor, un ancien ministre du parti Likoud de M. Netanyahu qui a été membre du cabinet de sécurité.

L’arrivée dans la coalition de M. Lieberman a provoqué la démission du précédent ministre de la Défense Moshé Yaalon et celle du ministre de l’Environnement Avi Gabay. L’entrée au gouvernement de M. Lieberman et de son parti Israël Beiteinou devait permettre à M. Netanyahu de porter sa majorité de 61 à 66 députés.

Le Quotidien/AFP