L’armée israélienne a annoncé avoir intercepté jeudi des missiles qui se dirigeaient vers son territoire, et a frappé vendredi la Syrie après la chute d’un drone sur une école dans le sud d’Israël.
« Nos ennemis tentent de nous disperser de notre mission centrale à Gaza », a déclaré vendredi soir le principal porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari, avant d’ajouter: « Nous restons très concentrés sur notre mission ».
« Hier, nous avons dû opérer au Liban, en Syrie, en Judée-Samarie (nom biblique de la Cisjordanie, ndlr), à Gaza et dans le secteur de la mer Rouge », a dit le porte-parole.
Un drone s’est abattu jeudi sur une école dans la station balnéaire d’Eilat, sur la mer Rouge, sans faire de blessé. En riposte, l’armée israélienne a « frappé l’organisation qui a mené l’attaque » depuis la Syrie, a-t-elle indiqué sur X (anciennement Twitter), sans préciser le nom de cette organisation. Israël « tient le régime syrien responsable de tout acte terroriste qui émanerait de son territoire », a-t-elle averti.
Richard Hecht, un autre porte-parole de l’armée israélienne, a affirmé que l’organisation visée était « un groupe satellite de l’Iran » qui a « procédé au lancement du drone ». L’armée israélienne a par ailleurs annoncé jeudi avoir utilisé son système antimissile à très longue portée Arrow 3 pour intercepter un projectile tiré « depuis la région de la mer Rouge », les rebelles Houthis au Yémen affirmant de leur côté avoir lancé des missiles balistiques contre Israël.
Le projectile venait « probablement du Yémen », a estimé Richard Hecht vendredi.
« Plusieurs fronts »
C’est la première fois que le système Arrow 3, développé et produit conjointement par Israël et les Etats-Unis et déployé en 2017, intercepte une cible dans des conditions opérationnelles.
L’armée israélienne a également dit avoir intercepté jeudi soir « un projectile suspect » dans le sud du pays grâce à des batteries anti-aériennes Patriot. Elle a précisé que l’objet n’était « pas entré au-dessus du territoire israélien ».
Au Yémen, les rebelles Houthis ont affirmé avoir lancé jeudi « une salve de missiles balistiques visant diverses cibles sensibles » dans la région d’Eilat, selon le porte-parole de leurs forces armées, Yahya Sari. Ces dernières semaines, le groupe yéménite proche de l’Iran a affirmé avoir lancé plusieurs attaques de drone contre Israël, en réponse aux bombardements israéliens dans la bande de Gaza qui ont fait plus de 11 000 personnes, dont 4 500 enfants, selon le Hamas.
La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, a fait 1 200 morts, selon un nouveau bilan officiel revu à la baisse vendredi. Le conflit fait craindre un embrasement régional. « Nous nous concentrons sur le Hamas, mais nous avons affaire à des groupes terroristes dans tout le Moyen-Orient », a dit Richard Hecht en évoquant « plusieurs fronts ».
« Des frappes à grande échelle »
En réponse « à l’infiltration de trois drones sur notre territoire », Israël a mené « des frappes à grande échelle » sur son front nord, où ses avions ont « frappé des cibles terroristes et des infrastructures du Hezbollah », a indiqué pour sa part Daniel Hagari. Le Hezbollah libanais a affirmé vendredi que sept de ses combattants avaient été tués par des frappes israéliennes, sans préciser où ni quand.
Le mouvement chiite a ensuite publié plusieurs déclarations faisant état d’attaques à la frontière nord d’Israël, dont trois attaques de drones, l’une d’entre elles ayant visé une caserne de l’armée israélienne.
Cette dernière a indiqué que trois soldats israéliens avaient été « gravement blessés » par un « missile anti-char » lancé sur un poste militaire à la frontière avec le Liban.
Deux autres soldats israéliens ont été blessés, dont un sérieusement, lors de « la chute d’un aéronef hostile » dans la même région, selon la même source.