L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir détruit un tunnel souterrain reliant la bande de Gaza à Israël et à l’Égypte, attribuant l’ouvrage au Hamas palestinien qu’elle accuse de vouloir mener des infiltrations.
La destruction des souterrains de la bande de Gaza est une priorité pour le gouvernement et l’armée en Israël. Depuis octobre, au moins deux autres tunnels ont été détruits, selon l’armée.
Ce genre de tunnels a servi à la contrebande mais aussi à des attaques anti-israéliennes notamment durant la dernière guerre menée par Israël dans la bande de Gaza en 2014 au cours de laquelle une trentaine de tunnels avaient été découverts et détruits.
Un mur souterrain de plusieurs mètres est en cours de construction le long de la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Parallèlement, Israël planche sur des solutions technologiques notamment des capteurs permettant de repérer en temps réel le creusement de tunnels.
Dans des déclarations aux médias, le porte-parole de l’armée Jonathan Conricus a indiqué que la destruction du tunnel, qui faisait environ un kilomètre et demi de long, avait eu lieu samedi soir, lors d’une opération coordonnée avec l’Egypte.
L’aviation a attaqué samedi soir dans la bande de Gaza tandis que d’autres moyens ont été utilisés pour la partie du tunnel qui se trouvait en Israël, a-t-il indiqué, disant ignorer si la destruction du tunnel a fait des victimes.
Le porte-parole de l’armée a assuré qu’Israël ne cherchait pas à déclencher une escalade militaire avec le Hamas.
La galerie était en cours de construction. Elle passait sous le point de passage de Kerem Shalom, par où transitent quotidiennement un millier de camions venant d’Israël pour assurer l’approvisionnement de l’enclave palestinienne soumise depuis une décennie à un strict blocus israélien.
« Capacités stratégiques du Hamas »
Deux conduites de carburant et de gaz desservant la bande de Gaza passent également sous Kerem Shalom.
Le tunnel détruit commençait à l’est de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et s’étendait sur 180 mètres en territoire israélien puis se poursuivait en Egypte sur une étendue qui n’a pas été précisée. Aucun point de sortie n’a été repéré, a ajouté le porte-parole.
Le Caire, confronté à une insurrection jihadiste dans le Sinaï contigu à la bande de Gaza, dénonce des transferts de combattants et d’armes entre l’enclave palestinienne et la péninsule.
Depuis 2013, l’Egypte a détruit des centaines de tunnels de contrebande qui représentaient une voie commerciale vitale pour les Gazaouis. Elle a aussi créé une vaste zone tampon à la frontière.
Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, s’est félicité de cette « opération professionnelle et précise ».
« Ce tunnel constituait une violation flagrante de la souveraineté israélienne, sa destruction est un élément vital de la politique d’attaque systématique des capacités stratégiques du Hamas », a ajouté le ministre dans un communiqué.
La destruction du tunnel survient dans un contexte particulièrement tendu.
La décision du président américain Donald Trump de reconnaître le 6 décembre Jérusalem comme capitale d’Israël a provoqué des affrontements ainsi que des tirs de roquettes de la bande de Gaza vers Israël auxquels l’Etat hébreu a répliqué par des raids aériens.
Fin 2016, une enquête interne de l’armée israélienne avait estimé que l’Etat hébreu n’était pas préparé à la menace des tunnels utilisés par le Hamas durant la guerre de l’été 2014, donnant du crédit aux reproches formulés en ce sens contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Le Quotidien/ AFP