Mike Pence a demandé jeudi aux alliés européens de Washington de se retirer de l’accord nucléaire sur l’Iran et a menacé Téhéran de nouvelles sanctions américaines.
S’exprimant à la conférence coorganisée avec la Pologne sur la paix et la sécurité au Moyen-Orient, à laquelle participent Israël et de hauts responsables de pays arabes, Mike Pence a qualifié l’Iran « de plus grand danger » au Moyen-Orient et accusé le régime iranien de préparer « un nouvel Holocauste » en raison de ses ambitions dans la région.
Une initiative de Berlin, Londres et Paris dénoncée
Mike Pence a dénoncé une nouvelle initiative de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne visant à permettre aux entreprises européennes de continuer à opérer en Iran malgré les sanctions américaines. « C’est une mesure peu judicieuse qui ne fera que renforcer l’Iran, affaiblir l’UE et créer encore plus de distance entre l’Europe et les États-Unis », a insisté le vice-président. « Le temps est venu pour nos partenaires européens de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien et de se joindre à nous pour exercer la pression économique et diplomatique nécessaire pour donner au peuple iranien, à la région et au monde la paix, la sécurité et la liberté qu’ils méritent », a-t-il estimé.
Au moment où la République islamique d’Iran marque le 40e anniversaire du renversement du chah Mohammad Réza Pahlavi, Mike Pence a promis d’exercer une pression maximum, sans pour autant appeler explicitement au changement de régime. « Alors que l’économie iranienne continue de s’effondrer, que le peuple iranien descend dans la rue, les pays épris de liberté doivent s’unir et tenir le régime iranien pour responsable du mal et de la violence qu’il a infligés à son peuple, à la région et au monde entier », a-t-il souligné.
L’UE n’a aucune intention de rejeter l’accord de 2015
Les sanctions américaines « deviendront encore plus sévères » à moins que l’Iran ne « change son comportement dangereux et déstabilisateur », a-t-il encore averti. L’Union européenne – dont fait partie la Pologne, coorganisatrice de la conférence de Varsovie – n’a montré aucune intention de rejeter l’accord de 2015 négocié sous la présidence de Barack Obama.
Cet accord a pour but d’encadrer le programme nucléaire iranien. En échange d’un engagement à se limiter strictement à développer une industrie nucléaire civile, l’Iran a obtenu conformément la levée de sanctions et la signature de nouveaux accords commerciaux.Sa contrepartie est la levée des sanctions économiques imposées à l’Iran. Les responsables de l’UE ont déclaré reconnaître les préoccupations concernant l’Iran mais restent convaincus que l’accord auquel Téhéran s’était conformé fonctionnait, et que Téhéran n’était pas le seul acteur problématique dans la région.
AFP